Deux mères endeuillées condamnées à un an et demi de prison pour avoir défendu leur cause

La justice iranienne a condamné deux mères endeuillées, Mahboubeh Ramazani et Rahimeh Yousefzadeh, à un an et demi de prison chacune pour leur rôle dans la recherche de la justice pour leurs enfants, qui ont été tués lors des manifestations de novembre 2019 en Iran. Les deux femmes sont des membres éminents du groupe « Justice seeking Mothers », qui cherche à obtenir des comptes sur les actions du gouvernement pendant les manifestations, également connues sous le nom de manifestations d’Aban.

La section 2 du tribunal révolutionnaire de Shahriar a condamné Mahboubeh Ramazani, la mère de Pejman Gholipour, et Rahimeh Yousefzadeh, la mère de Navid Behboudi, à six mois de prison pour « propagande contre le régime », six mois pour leur affiliation aux Mères d’Aban, et six mois et un jour supplémentaires pour « insulte au Guide suprême », l’ayatollah Ali Khamenei.

Historique de l’affaire

Les deux mères endeuillées, Mahboubeh Ramazani et Rahimeh Yousefzadeh, ont réclamé justice après la mort de leurs fils lors des manifestations. Navid Behboudi, étudiant en génie mécanique, a été tué par des tirs directs des forces de sécurité le 17 novembre 2019 dans la région de Ghal’eh Hassan Khan. Né en septembre 1996, Behboudi était un élève exceptionnel, qui fréquentait l’une des prestigieuses écoles de Téhéran pour enfants surdoués avant sa mort prématurée. Depuis, Mahboubeh Ramazani a été arrêtée à plusieurs reprises pour son activisme, demandant justice pour l’assassinat de son fils.

De même, Pejman Gholipour, né le 29 août 2001, venait de terminer ses études secondaires lorsqu’il a été abattu de cinq balles par les forces de sécurité. Pejman Gholipour, comme Behboudi, était l’une des nombreuses jeunes victimes de la répression brutale exercée par le gouvernement contre les manifestants lors des manifestations d’Aban.

Les manifestations de novembre 2019

Les manifestations de novembre 2019 ont éclaté dans 200 villes d’Iran, déclenchées par une augmentation soudaine des prix du carburant. Cependant, les manifestations se sont rapidement transformées en protestations antigouvernementales plus larges. Le gouvernement a répondu par une violence sans précédent, tuant au moins 1 500 manifestants en 48 heures, selon les rapports des organisations de défense des droits de l’homme. Les forces de sécurité ont utilisé des balles réelles, des chars et des armes lourdes pour réprimer les soulèvements, en particulier dans des villes comme Téhéran, Chiraz, Karaj et Mahshahr.

Outre les assassinats, plus de 12 000 personnes ont été arrêtées et 4 000 ont été blessées. Malgré la condamnation internationale, le gouvernement iranien a poursuivi sa campagne d’intimidation et de poursuites contre les militants, y compris les mères des manifestants tués.

La condamnation des deux mères endeuillées, Mahboubeh Ramazani et Rahimeh Yousefzadeh s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large des autorités iraniennes visant à réduire au silence les familles des personnes tuées lors des manifestations de 2019.

Source: https://csdhi.org/actualites/repression/47561-deux-meres-endeuillees-condamnees-a-un-an-et-demi-de-prison-pour-avoir-defendu-leur-cause/

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