Peine de mort : 580 maires de France signent un appel pour dire « non aux exécutions » en Iran

La Dépêche – À l’initiative du Comité des Maires de France pour un Iran démocratique (CMFID) et en lien avec le Comité de soutien aux droits de l’homme en Iran (CSDHI), 580 maires de France* ont signé un appel pour réclamer la fin des exécutions en Iran, à l’occasion du congrès des maires qui s’est achevé jeudi. Cet appel a été signé par plusieurs élus de la région dont le maire de Montpellier Michaël Delafosse et d’anciens ministres comme Martine Aubry, maire de Lille ou Jean-Michel Baylet, maire de Valence d’Agen (et président du Groupe La Dépêche).

Les chiffres de la peine de mort en Iran
Les chiffres de la peine de mort en Iran ECPM

« Selon Amnesty International, l’Iran représentait à lui seul 74 % de toutes les exécutions recensées dans le monde en 2023. Cette tendance alarmante s’est intensifiée après l’entrée en fonction du nouveau président. Sous la présidence actuelle, en seulement trois mois, 386 personnes ont déjà été exécutées. Ce chiffre alarmant dépasse largement celui des années précédentes. Parmi les personnes exécutées figuraient plusieurs opposants politiques, dont Reza Rasaei, arrêté lors du soulèvement de novembre 2022 à Shahriar, dans la province de Téhéran » écrivent les maires.

« Nous approuvons et soutenons l’appel de Maryam Radjavi à mettre fin aux exécutions en Iran et son engagement ferme en faveur de l’abolition de la peine de mort, comme indiqué dans son plan en dix points pour l’avenir de l’Iran. Elle a réaffirmé cet appel lors de la Conférence internationale des juristes le 24 août 2024 à Paris », indiquent-ils en mentionnant la dirigeante de l’opposition iranienne, qui a lancé un appel au mouvement « Non à la peine de mort » en Iran.

Record mondial en matière d’exécutions politiques et de mises à mort par habitant

« L’Iran détient tristement le record mondial en matière d’exécutions politiques et de mises à mort par habitant. Les exécutions ordonnées par le régime, au nom de Dieu, ont commencé avec l’élimination des Kurdes après la révolution de 1979, se sont intensifiées avec le génocide de 1982, pour culminer en 1988 avec le massacre de 30 000 prisonniers politiques. Ces exécutions barbares, telles que celle des 29 personnes exécutées lors du mercredi sanglant du 7 août 2024, perdurent encore aujourd’hui », rappelait récemment dans La Dépêche le politologue spécialiste de l’Iran Hamid Enayat, qui ajoutait dans une tribune publiée dans nos colonnes en septembre : « À ce jour, les Nations Unies ont adopté soixante-dix résolutions condamnant les violations des droits de l’homme par les mollahs. Cependant, il est regrettable que certains États membres ferment les yeux sur la catastrophe des droits humains en Iran, comme la lapidation. Ne se rendent-ils pas compte que la destruction des droits de l’homme à une telle échelle ne peut plus être considérée comme un problème interne à l’Iran ? »

De fait ce qui se passe en Iran nous concerne tous, que ce soit pour la liberté et les droits des femmes, notamment depuis l’émergence du mouvement « Femme Vie Liberté » lancé après la mort de Masha Amini le 16 septembre 2022 et qui mobilise les femmes et de nombreux hommes ; que ce soit les exécutions contre lesquelles les prisonniers politiques dans 20 prisons mènent une grève de la faim tous les mardis dans le cadre de la campagne « Non aux exécutions ».

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