
Le 26 novembre, les prisonniers participant à la campagne « les mardis sans exécutions » dans 25 prisons iraniennes ont marqué leur 44e semaine de grève de la faim. Dans une déclaration commune, ils ont condamné la récente augmentation du nombre d’exécutions – plus de 140 au cours du mois dernier – affirmant que le régime iranien utilise les exécutions comme un outil politique pour instiller la peur et réprimer la dissidence.
Une participation nationale à la campagne
La grève de la faim s’étend aux prisons des villes suivantes : Arak, Ardabil, Oroumieh, Asadabad, Ispahan, Evine (quartier des femmes et quartiers quatre et huit), Baneh, Bam, Tabriz, Fashafouyeh, Khorramabad, Khoy, Rasht, Saqqez, Salmas, Shiban Ahwaz, Qaem Shahr, Qezel Hesar, Kamyaran, Kahnuj, Karaj, Marivan, Mashhad, Nizam Chiraz et Naqdeh. Les participants soulignent que l’aggravation de la crise socio-économique en Iran, associée à l’incapacité du gouvernement à apporter des solutions, a conduit à une forte augmentation des exécutions comme moyen de réprimer les protestations potentielles.
Mise en lumière des violations des droits de l’homme
La campagne a mis en lumière les cas de deux prisonniers politiques, Mehran Hassanzadeh et Hamid Abdollahzadeh, qui ont été récemment condamnés à mort. Cette annonce a coïncidé avec la 71e résolution de l’Assemblée générale des Nations unies condamnant les graves violations des droits de l’homme commises par l’Iran. Les membres de la campagne se sont également inquiétés du sort de quatre prisonniers politiques arabes – Adnan Ghobishavi, Moeen Ghanfari, Ali Mojdam et Mohammad Reza Moghadam – qui ont été transférés à l’isolement il y a 40 jours, sans que l’on sache ce qu’il en est.
Dans leur déclaration, les prisonniers appellent à « l’unité d’action et à la solidarité collective » pour arrêter la « machine à tuer » du régime. Ils ont dénoncé le recours systématique aux exécutions et aux procès inéquitables, qui constituent des violations flagrantes des droits de l’homme, et ont exhorté les institutions internationales, les organisations de défense des droits de l’homme et les militants à redoubler d’efforts pour sauver les condamnés à mort.
Augmentation du nombre d’exécutions
La grève de la faim fait suite à une période particulièrement meurtrière en Iran. Au cours de la seule journée du 25 novembre, au moins dix personnes, dont une femme, ont été exécutées dans plusieurs villes. Parmi eux se trouvaient trois prisonniers du pénitencier central de Karaj – Ashkan Moradi, Jalal Hajbabai et Davoud Heydari – condamnés pour trafic de stupéfiants.
D’autres exécutions ont été signalées par des sources de défense des droits de l’homme :
- Prison de Jiroft : Nader Ghanizadeh (condamné pour homicide volontaire) et Naser Salmani (62 ans, accusé de trafic de drogue). Cinquante-huit autres prisonniers de cet établissement courent également un risque imminent d’exécution.
- Prison centrale de Hamadan : Trois prisonniers, dont Maysam Nouri (42 ans) et Arsalan Habibi, ont été exécutés pour des infractions liées à la drogue.
- Prison centrale de Kermanshah : Mostafa Suri, de Kangavar, exécuté pour homicide volontaire.
- Prison de Parsylon, Khorramabad : Fariba Maleki, une détenue, a été exécutée le 24 novembre pour meurtre.
Appels à une action mondiale
La campagne « les mardis sans exécutions » continue d’exhorter les organisations internationales et la société civile à prendre des mesures décisives contre l’augmentation alarmante du nombre d’exécutions. Les prisonniers soulignent qu’une pression mondiale coordonnée est essentielle pour sauver la vie des condamnés à mort et mettre fin à la dépendance du régime à l’égard de la peine capitale comme outil de répression.
Alors que la crise des exécutions en Iran s’aggrave, la campagne reste ferme dans sa mise en garde contre la normalisation de cette pratique. Le message est clair : ce n’est que par une solidarité collective que la communauté internationale pourra faire face à la violation systématique des droits de l’homme par le régime iranien et mettre fin à la vague actuelle d’exécutions sanctionnées par l’État.
Source : INU
