
Les autorités iraniennes ont interdit pendant trois semaines les visites familiales à 21 prisonnières politiques détenues à la prison d’Evine à Téhéran. Cette décision, annoncée le 26 novembre 2024 par le directeur de la prison, Hedayat Farzadi, fait suite à des accusations de « perturbation de l’ordre carcéral ». Les accusations découlent de la participation des prisonniers à une cérémonie marquant le soulèvement de novembre 2019 et de leur opposition aux exécutions, des actions jugées inacceptables par le comité disciplinaire de la prison.
Répression des manifestations contre les exécutions
L’incident s’est produit dans le cadre d’une campagne plus large menée au sein de la prison contre la peine de mort, connue sous le nom des « Mardis sans exécutions ». Au cours de la manifestation, les femmes auraient scandé des slogans condamnant le Guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei, et le recours aux exécutions par le régime pour réprimer la dissidence.
Cette dernière action s’inscrit dans une série de mesures punitives visant les prisonnières politiques d’Evine pour avoir protesté contre les politiques de l’État et les exécutions.
Représailles antérieures contre les femmes détenues
La réponse sévère de la prison reflète des incidents de répression antérieurs. En août 2024, 17 femmes ont été interdites d’appels téléphoniques et de visites familiales pendant trois mois après avoir organisé des manifestations contre l’exécution de Reza Rasaie et la condamnation à mort de l’activiste kurde Pakhshan Azizi. De même, les autorités ont ciblé à plusieurs reprises les femmes de la prison d’Evine pour leur activisme continu, en utilisant des tactiques d’isolement pour freiner leur résistance.
Le soulèvement de novembre 2019
Le soulèvement de novembre 2019, déclenché par l’augmentation soudaine des prix du carburant, est devenu un mouvement national contre les difficultés économiques et la gouvernance autoritaire. Les forces de sécurité ont violemment réprimé les manifestations, tuant plus de 1 500 manifestants et en arrêtant des milliers. Le soulèvement reste un puissant symbole de résistance, et sa commémoration par des prisonniers politiques est un acte de solidarité avec les victimes et leurs familles.
Source : Iran HRM
