
Ces derniers mois, les autorités iraniennes ont intensifié les exécutions de prisonniers politiques, suscitant des protestations dans les prisons du pays. Les prisonniers politiques de l’unité 4 de la prison de Ghezel Hesar ont entamé une grève de la faim hebdomadaire le 28 janvier 2024 pour s’opposer à l’escalade de l’application de la peine de mort. Ces manifestations ont attiré l’attention de la communauté internationale, et le gouvernement américain a fini par imposer des sanctions à la prison de Ghezel Hesar pour violations flagrantes des droits de l’homme.
Le 19 décembre 2024, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé la désignation de la prison de Ghezel Hesar au titre de l’article 106 de la loi sur la lutte contre les adversaires de l’Amérique par le biais de sanctions (CAATSA). Le secrétaire d’État a décrit la prison comme un lieu de « traitements et châtiments cruels, inhumains et dégradants » à l’encontre de personnes exerçant leur droit à la liberté d’expression. Il a souligné que les prisonniers politiques détenus dans cet établissement ont été sévèrement battus alors qu’ils menaient des grèves de la faim pacifiques contre la peine de mort.
La campagne « Non aux exécutions » prend de l’ampleur
La grève de la faim dans la prison de Ghezel Hesar, baptisée « Campagne du mardi contre les exécutions », a débuté après l’exécution de deux prisonniers politiques, Mohammad Ghobadlou et Farhad Salimi. En signe de protestation, les prisonniers de l’unité 4 ont déclaré qu’ils jeûneraient tous les mardis pour demander l’abolition de la peine de mort. Ils ont choisi le mardi parce que les autorités pénitentiaires transfèrent traditionnellement les détenus à l’isolement le lundi et procèdent aux exécutions le mardi.
Initialement confiné à Ghezel Hesar, le mouvement s’est depuis étendu à 27 prisons en Iran, dont la prison d’Evin, la prison de Rajaï Chahr à Karaj et la prison centrale de Karaj. Malgré les pressions intenses exercées par les autorités, les prisonniers politiques et leurs sympathisants restent fidèles à leur appel en faveur de l’abolition de la peine capitale, qu’ils décrivent comme une sanction irréversible et inhumaine.
La prison de Ghezel Hesar sanctionnée
La décision du département d’État américain de sanctionner Ghezel Hesar fait suite à des mesures similaires visant d’autres prisons iraniennes tristement célèbres, notamment Evin, Qarchak Varamin, Rajaï Chahr et Adelabad à Chiraz. Ces sanctions soulignent que la communauté internationale s’intéresse de plus en plus au traitement réservé par l’Iran aux prisonniers politiques et à l’application généralisée de la peine de mort.
La campagne « Non aux exécutions du mardi » reflète une résistance croissante à ce que les militants décrivent comme une « machine à tuer » au sein du système judiciaire iranien. Les partisans du mouvement affirment que les sanctions contre Ghezel Hesar sont le résultat direct de la détermination des prisonniers politiques à faire entendre leur voix en dépit d’une répression sévère.
Un appel à la solidarité mondiale
La campagne contre les exécutions et les grèves de la faim dans les prisons iraniennes soulignent la nécessité urgente d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les violations des droits de l’homme en Iran. Les groupes de défense et les organisations de défense des droits de l’homme appellent à une pression mondiale continue sur les autorités iraniennes pour qu’elles abolissent la peine de mort et respectent les droits fondamentaux de tous les individus.
La campagne « Non aux exécutions du mardi » rappelle avec force la résilience de ceux qui luttent pour la justice dans des conditions difficiles. À mesure que leur mouvement prend de l’ampleur, la communauté internationale prend conscience du sort des prisonniers en Iran.
