Appel urgent : 16 députés européens demandent une action immédiate pour sauver les prisonniers politiques iraniens menacés d’exécution

Dans une lettre puissante adressée au Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, 16 membres du Parlement européen ont lancé un appel urgent pour empêcher l’exécution de Behrouz Ehsani, 69 ans, et de Mehdi Hassani, 48 ans, deux prisonniers politiques iraniens. L’appel souligne le danger imminent auquel ces hommes sont confrontés suite à la confirmation de leur condamnation à mort le 7 janvier 2025 par la Cour suprême d’Iran.

Les deux hommes ont été condamnés lors d’un procès très controversé mené par le juge Iman Afshari de la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran en septembre 2024. Ils ont été accusés de crimes tels que « rébellion (baghi) », « guerre contre Dieu (moharebeh) » et « propagation de la corruption sur terre (efsad-fil-arz) », des accusations fréquemment utilisées par les autorités iraniennes à l’encontre des dissidents politiques. Les poursuites engagées contre eux ont également fait état de leur appartenance présumée à l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), de la possession d’informations classifiées et de la détention illégale d’armes.

Allégations crédibles de torture et refus d’un procès équitable

La lettre des députés souligne que les deux hommes ont été soumis à de graves tortures physiques et psychologiques pendant leur détention dans le pavillon 209 de la prison d’Evine, à la suite de leur arrestation fin 2022. Le procès n’a pas bénéficié des garanties fondamentales d’équité et leurs appels ont été rejetés dans ce qui a été décrit comme une procédure sommaire et arbitraire. Ces violations sont en contradiction directe avec les obligations internationales de l’Iran en matière de droits de l’homme.

Pour ajouter à l’urgence, Ehsani et Hassani ont été transférés de force de la prison d’Evine à la prison de Qezelhessar le 26 janvier 2025. Cette prison est connue pour ses exécutions, et ce transfert soudain, accompagné de la coupure des lignes de communication, fait craindre que leur exécution soit imminente.

La répression politique par les exécutions

L’appel des députés européens situe également ces cas dans un contexte plus large de répression par le régime iranien, qui a exécuté environ 1 000 prisonniers en 2024. Nombre de ces exécutions ont visé des dissidents politiques et des activistes, servant d’outil sinistre pour étouffer la dissidence et répandre la peur dans tout le pays.

La participation d’Ehsani et d’Hassani à la campagne « Les mardis sans exécutions », une initiative populaire contre la peine capitale qui a fait son chemin dans 34 prisons, souligne leur engagement en faveur de la justice et des droits de l’homme.

L’appel à l’action

La lettre des députés européens exhorte le Haut Commissaire Türk à prendre des mesures décisives pour empêcher l’exécution d’Ehsani et d’Hassani. Plus précisément, ils demandent

Une condamnation publique des exécutions imminentes et une demande aux autorités iraniennes d’arrêter immédiatement ces condamnations à mort.

La mobilisation de la communauté internationale pour faire pression sur l’Iran afin qu’il se conforme aux normes internationales en matière de droits de l’homme et qu’il cesse d’utiliser la peine de mort comme outil politique.
Accorder aux observateurs indépendants un accès urgent pour évaluer les conditions de détention des prisonniers politiques en Iran.

Responsabilité internationale

Les députés soulignent que le silence face à des violations aussi flagrantes des droits de l’homme n’est pas une option. Leur lettre souligne la nécessité pour la communauté internationale d’agir rapidement et de manière décisive pour sauver Ehsani et Hassani de l’exécution.

La lettre est signée par d’éminents députés européens de toute l’Europe, notamment Francisco Assis (Portugal), Petras Auštrevičius (Lituanie), Benedetta Scuderi (Italie) et Marc Angel (Luxembourg), entre autres.

Des implications plus larges

Le cas de Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani rappelle brutalement la crise des droits de l’homme qui sévit actuellement en Iran. Leur sort souligne la nécessité d’une attention internationale soutenue et d’efforts coordonnés pour tenir le régime iranien responsable de son recours systématique à la répression et à la violence à l’encontre des dissidents politiques.

Le temps étant compté, le sort d’Ehsani et d’Hassani repose entre les mains des acteurs internationaux désireux de s’attaquer de front aux violations des droits de l’homme en Iran.

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