Le régime iranien intensifie la campagne d’exécutions dans un contexte de préoccupation croissante à l’échelle nationale et internationale

Le régime iranien continue d’intensifier son recours à la peine de mort, avec une récente vague d’exécutions qui a alarmé les organisations de défense des droits humains. Le lundi 2 juin, les autorités ont exécuté trois prisonniers à la prison de Qezel Hesar à Karaj. Tous les trois avaient été condamnés pour des infractions liées à la drogue par le tribunal révolutionnaire.

Un jour plus tôt, le dimanche 1 juin, un détenu a été exécuté dans la prison de Kerman, également pour des accusations liées à la drogue. Le même jour, deux autres détenus auraient été exécutés à la prison de Bam pour des délits similaires.

Dans la prison de Dastgerd, à Ispahan, un autre détenu a été exécuté pour « crimes de guerre » au moyen d’un vol à main armée. Séparément, un détenu reconnu coupable de meurtre prémédité a été transféré à l’isolement en vue de son exécution imminente.

Utilisation du moharebeh et accusations politisées

L’accusation de moharebeh (« hostilité envers Dieu »), souvent utilisée pour justifier la peine de mort, demeure un outil juridique largement utilisé dans le système judiciaire iranien. Il a été utilisé contre des membres de groupes d’opposition kurdes, des minorités religieuses et des personnes accusées de corruption économique — souvent sans processus juridiques transparents ni normes de justice reconnues à l’échelle internationale.

Aucune des exécutions récentes n’a été officiellement confirmée par les médias d’État ou des sources du régime iranien. Cependant, les observateurs des droits de l’homme rapportent que plus de 10 personnes ont été exécutées en seulement deux jours la semaine dernière.

Taux d’exécution record

Selon les données relatives aux droits de l’homme, au moins 930 exécutions ont eu lieu en Iran en 2024 – le chiffre annuel le plus élevé depuis plus d’une décennie. Au moins 419 d’entre elles ont été exécutées en vertu des lois qisas (la loi du talion), principalement pour des accusations de meurtre.

Cela représente une forte hausse par rapport aux années précédentes : 282 exécutions en 2023, 288 en 2022 et 183 en 2021. Le chiffre de 2024 représente le plus grand nombre d’exécutions à Qisas depuis 2010.

Les exécutions liées à la drogue ont connu une hausse spectaculaire, avec au moins 503 exécutions en 2024. Cela représente une augmentation de 6,6 % par rapport aux 471 exécutions liées à la drogue en 2023, soit près de 20 fois le nombre déclaré en 2020. La hausse constante des prix au cours des cinq dernières années met en évidence un changement important dans la politique pénale du régime.

En un seul mois, le mois iranien d’Ordibehesht (avril-mai 2025), au moins 170 exécutions ont été enregistrées, ce qui souligne l’accélération du rythme.

Résistance derrière les barreaux : la campagne « Mardis non aux exécutions »

En réponse à l’augmentation des exécutions, les prisonniers politiques iraniens ont lancé une campagne croissante connue sous le nom de Non à l’exécution mardi, maintenant dans sa deuxième année. La campagne comprend des grèves de la faim hebdomadaires tous les mardis dans les prisons du pays. En juin 2025, le mouvement de protestation s’est étendu à au moins 40 prisons et a recueilli l’appui de nombreux militants des droits humains et des activistes politiques tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Iran.

La campagne symbolise la résistance à l’utilisation par l’État de la peine capitale comme outil de répression et de contrôle. Alors que le gouvernement iranien continue de multiplier les exécutions, la campagne représente un défi croissant pour ses politiques nationales et internationales.

Conclusion

L’utilisation accélérée de la peine de mort par le régime iranien — en particulier pour des infractions liées à la drogue et sous des accusations vagues ou politisées — reflète un modèle plus large de répression sous le régime actuel.

Avec des chiffres d’exécution atteignant des sommets historiques, et avec une résistance croissante à la fois dans les prisons et dans la société civile, l’utilisation de la peine capitale par l’Iran risque de rester un point focal de préoccupation mondiale en matière de droits humains dans les mois à venir.

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