
Selon l’agence de presse officielle Mizan, dans la matinée du dimanche 27 juillet 2025, les prisonniers politiques Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani ont été exécutés dans la prison de Ghezel Hesar, à Karaj, en Iran. Ils étaient accusés d’« appartenance à l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI/MEK) ». Cela s’est produit malgré de nombreuses violations des normes de procès équitable au cours de leur procédure judiciaire. Leurs demandes de révision de procès ont été systématiquement rejetées sans examen approfondi par la Cour suprême du régime.
L’OMPI est le principal groupe d’opposition au régime iranien. Depuis 1979, le régime a exécuté 120 000 de ses membres.
À la mi-septembre 2024, Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani ont été condamnés à mort par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidée par le juge Iman Afshari. Le verdict a été confirmé le 7 janvier 2025 par la Cour suprême, sans qu’aucune cour d’appel ne soit convoquée.
Les observateurs des droits humains soulignent que ce processus reflète un manque de transparence judiciaire et un mépris des droits des accusés.
Les familles des deux prisonniers politiques ont déclaré que, ces derniers mois, leur accès à des avocats indépendants avait été sévèrement restreint et que de nombreuses étapes de la procédure judiciaire s’étaient déroulées dans un environnement hautement sécurisé, à l’abri de tout contrôle public. Les organisations de défense des droits humains ont maintes fois averti que l’accusation d’« appartenance à des groupes d’opposition » est devenue un outil utilisé par le régime iranien pour réprimer toute dissidence politique ou idéologique.
L’exécution de ces deux prisonniers a suscité une vague de condamnations tant nationales qu’internationales. Les organisations de défense des droits humains appellent à un arrêt immédiat des exécutions politiques, à une révision des procédures judiciaires et au respect des normes juridiques internationales en Iran.
Behrouz Ehsani Eslamloo, prisonnier politique né en 1965, avait 70 ans. Originaire d’Oroumieh et résidant à Téhéran, il possédait un diplôme de fin d’études secondaires, travaillait de manière indépendante, était marié, père de deux enfants, et chef d’un foyer comprenant également sa mère âgée.
M. Ehsani a été arrêté à son domicile en novembre 2022, au plus fort du soulèvement national, puis transféré dans l’unité 209 de la prison d’Evin, dirigée par le ministère iranien du Renseignement.
Après trois mois et demi de torture et d’interrogatoires, il a été déplacé vers l’unité 4 de la prison d’Evin.
En septembre 2024, après 22 mois d’incertitude, Behrouz Ehsani a été condamné à mort aux côtés de son codétenu politique Mehdi Hassani par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, sous la présidence du juge Iman Afshari. L’avocat de M. Ehsani a été informé du verdict.
Les chefs d’accusation retenus contre lui comprenaient : « rébellion armée », « guerre contre Dieu », « corruption sur Terre », « appartenance à l’OMPI », « collecte d’informations classifiées » et « réunion et collusion contre la sécurité nationale ».
Mehdi Hassani, également prisonnier politique, est né en 1976 à Zanjan. Âgé de 48 ans, il était marié et père de trois enfants.
Il a été arrêté le 11 septembre 2022 dans le comté de Zanjan, puis transféré dans l’unité 209 de la prison d’Evin. Il a été soumis à de longues périodes de torture physique et psychologique avant d’être déplacé vers l’unité 8 de la même prison.
En janvier, Amnesty International a publié une déclaration officielle appelant à l’arrêt immédiat des exécutions de Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani. Dans ce communiqué, Amnesty indiquait que les deux prisonniers avaient été soumis à des actes de torture et d’autres mauvais traitements après leur arrestation — notamment un isolement prolongé — afin de leur extorquer des aveux, et que leur procès devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran avait été profondément inéquitable.
