
Plus de 840 exécutions recensées en 2025 : l’ONU dénonce l’usage systématique de la peine de mort contre les dissidents, les minorités et les militants.
Les Nations unies ont lancé un avertissement sévère face à l’intensification des exécutions en Iran, appelant le régime à y mettre un terme immédiat et à instaurer un moratoire, première étape vers l’abolition.
Selon les chiffres publiés par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), les autorités iraniennes ont exécuté au moins 841 personnes entre janvier et le 28 août 2025. Le rapport souligne qu’au seul mois de juillet, 110 exécutions ont été recensées — plus du double du chiffre enregistré en juillet 2024.
Les responsables onusiens considèrent cette recrudescence comme le signe clair d’une politique systématique, la peine de mort étant utilisée comme un instrument d’intimidation d’État, visant de manière disproportionnée les minorités ethniques, les migrants et les opposants politiques.
Parmi ceux qui risquent une exécution imminente figurent 11 prisonniers, dont six accusés de liens présumés avec l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI/MEK) et cinq liés aux manifestations nationales de 2022. L’ONU a également attiré l’attention sur le cas de Sharifeh Mohammadi, militante des droits des travailleurs, dont la condamnation à mort a été confirmée par la Cour suprême du régime le 16 août 2025.
« La peine de mort est incompatible avec le droit à la vie et inconciliable avec la dignité humaine », a déclaré la porte-parole de l’ONU Ravina Shamdasani, rappelant qu’elle comporte un « risque inacceptable d’exécuter des innocents » et ne devrait jamais être appliquée pour des faits protégés par le droit international des droits humains.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a réitéré son appel au régime iranien pour suspendre immédiatement toutes les exécutions et s’engager résolument sur la voie de l’abolition définitive de la peine capitale.
Cette hausse alarmante des exécutions alimente l’inquiétude de la communauté internationale, qui voit dans cette politique un instrument utilisé par le régime iranien pour écraser la dissidence et maintenir son emprise, en dépit des pressions mondiales en faveur de l’abolition universelle de la peine de mort.
