Le régime iranien répond à ses défaites militaires par une répression accrue et des exécutions de masse

À la suite de la guerre des douze jours, le régime iranien a lancé une vague brutale d’exécutions, d’arrestations massives et de censure à l’intérieur du pays, tout en intensifiant sa propagande et ses opérations de cyber-guerre à l’étranger – signe de sa peur et de sa fragilité.

Une réponse brutale à la défaite

La guerre de juin, marquée par des frappes coordonnées des États-Unis et d’Israël contre les installations nucléaires du régime, a laissé le pouvoir affaibli et exposé. En réaction, Téhéran s’est replié sur une répression sans précédent : exécutions, arrestations massives et déploiement sécuritaire pour réaffirmer son contrôle.

La police du régime a annoncé l’arrestation de plus de 21 000 personnes dans les semaines qui ont suivi. Des rapports venus de l’intérieur du pays décrivent un climat sécuritaire étouffant : plus de 50 000 membres des forces de sécurité auraient été déployés rien qu’à Téhéran. Les points de contrôle se sont multipliés, les fouilles aléatoires de téléphones sont devenues courantes et la rumeur d’arrestations de voisins alimente la peur. Les coupures d’Internet, désormais une arme bien rodée, ont réduit encore davantage les possibilités de contestation.

L’exécution comme outil de terreur

Août a marqué le début d’une accélération des exécutions, souvent justifiées par des accusations vagues telles que « moharebeh » (inimitié envers Dieu) ou « efsad fel-arz » (corruption sur terre).

Parmi les cas emblématiques figure celui de Mehran Bahramian, un manifestant du soulèvement de 2022, exécuté après ce que les militants qualifient de procès secret et inéquitable. Pour les observateurs, son exécution – comme tant d’autres – vise avant tout à instaurer la peur plutôt qu’à rendre justice.

Le rythme des mises à mort s’est accéléré à un niveau alarmant :

  • 17 septembre : Babak Shahbazi, 44 ans, a été exécuté à la prison de Qezel Hesar pour espionnage au profit d’Israël, sur ordre du tristement célèbre juge Abolqasem Salavati. Au moins trois autres personnes ont été pendues le même jour dans cette prison.
  • 16 septembre : cinq prisonniers ont été exécutés dans trois villes, dont deux à Qezel Hesar et trois à Birjand et Gonabad.
  • 15 septembre : six exécutions ont eu lieu à Ramhormoz, Jiroft et dans d’autres prisons.
  • 14 septembre : au moins seize prisonniers ont été pendus dans tout le pays, parmi eux de jeunes manifestants baloutches à Zahedan, Chiraz, Kashmar, Machhad et Ilam.

Avec au moins 27 exécutions entre le 14 et le 16 septembre, le nombre total depuis le 21 mars 2025 – début de l’année iranienne – dépasse désormais les 800, un record sur 35 ans.

Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a déclaré :

« Khamenei, paralysé par la peur face à la colère montante du peuple, s’accroche désespérément à prolonger le règne infâme du régime du Velayat-e Faqih. Chaque jour, de nouvelles familles sont endeuillées, mais ce régime sanguinaire ne peut pas durer éternellement. Son pouvoir en décomposition finira par céder face au courage de la jeune génération iranienne. »

La répression s’étend au cyberespace

La répression du régime ne se limite pas aux prisons et aux rues : elle s’étend aussi au cyberespace et aux médias.

  • Meta a démantelé début 2025 un vaste réseau d’influence lié à l’Iran.
  • Microsoft a retracé jusqu’à Téhéran des opérations d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2024.
  • OpenAI a bloqué une campagne orchestrée par le régime qui exploitait l’intelligence artificielle générative pour diffuser de la propagande.
  • Le groupe de hackers « Charming Kitten » (APT42), affilié au régime, continue d’usurper l’identité de journalistes et d’organisations pour piéger des militants via des campagnes de phishing.

Ces actions montrent un régime déterminé non seulement à faire taire la dissidence intérieure, mais aussi à influencer les récits à l’étranger, utilisant la technologie comme arme pour compenser son déficit de légitimité.

Un régime sur des bases fragiles

Pour les analystes, cette répression accrue reflète directement la vulnérabilité du régime après la guerre de juin. La bataille ne porte plus seulement sur les installations nucléaires, mais sur la survie même du pouvoir. Les divisions internes s’accentuent, notamment entre les Gardiens de la révolution, en quête d’hégémonie totale, et d’autres factions qui cherchent à maintenir un équilibre.

Le président Massoud Pezeshkian, qui a tenté d’adoucir le discours en déclarant : « Ceux qui s’opposent à nous ne sont pas nécessairement nos ennemis », a rapidement été critiqué par les durs du régime. Même Khamenei, appelant à « l’unité de tous les Iraniens », est apparu moins comme un leader sûr de lui que comme un dirigeant accroché au pouvoir.

La peur déguisée en force

Le recours du régime aux exécutions de masse, aux arrestations massives et à la cyber-guerre traduit davantage sa faiblesse que sa force. Loin d’afficher une stabilité retrouvée, ces mesures confirment que la plus grande menace pour Téhéran vient de l’intérieur : le peuple iranien, qui continue de résister malgré la répression.

Cette brutalité illustre crûment que la survie du régime repose sur la peur et le sang. Mais l’histoire a montré que de tels systèmes ne durent pas éternellement. Comme le rappelle Maryam Radjavi, le courage de la jeunesse iranienne et de la résistance organisée finira par ouvrir la voie à la justice, aux droits humains et à la démocratie, après trop d’années de captivité nationale.

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