De Qarchak à Evin : les prisonnières politiques privées de besoins essentiels

Plus de 60 prisonnières politiques transférées de la prison de Qarchak à la prison d’Evin dorment à même le sol froid, sans couvertures, chauffage ni conditions d’hygiène adéquates, tandis que leurs familles expriment une vive inquiétude.

À l’aube du 9 octobre 2025, plus de 60 prisonnières politiques ont été brusquement déplacées de la prison de Qarchak à Varamin vers la section 6 de la prison d’Evin.
Selon les détenues, elles sont privées de lits, de couvertures et de toute forme de chauffage, et plusieurs sont déjà tombées malades à cause du froid automnal.

L’une des prisonnières a décrit les conditions :

« De nombreuses femmes dorment sur le sol en ciment glacé. L’air est lourd, l’éclairage insuffisant, et l’accès à l’eau chaude est extrêmement limité. »

Opération nocturne sous haute sécurité

Le transfert s’est déroulé au milieu de la nuit, sans préavis, sous une forte présence des forces de sécurité. De nombreux véhicules militaires, camions-cages et ambulances sont entrés dans la prison de Qarchak.
Les prisonnières, dont beaucoup dormaient, ont été fouillées puis forcées de monter dans les camions-cages.

Les familles n’ont été informées que par de brefs appels téléphoniques surveillés, confirmant que leurs proches avaient été transférées à la section 6 de la prison d’Evin, connue de longue date pour détenir des prisonniers politiques et idéologiques.

Débordements des eaux usées à Qarchak

D’un environnement inhumain à un autre

Avant ce transfert, les femmes étaient détenues dans la « section Club » de la prison de Qarchak, décrite par les prisonnières et leurs familles comme « inhumaine » en raison de la surpopulation, du manque de ventilation, des conditions sanitaires déplorables et de l’insuffisance des toilettes et des douches.

En août, cette section avait traversé une crise lorsque l’eau et l’électricité avaient été coupées, la distribution de nourriture suspendue et aucun personnel médical n’était présent, laissant les prisonnières affamées, sans électricité ni accès à des soins médicaux.

L’inquiétude des familles et le silence des autorités

Malgré l’ampleur du transfert et la dégradation rapide des conditions, aucun responsable de l’Organisation pénitentiaire ni du pouvoir judiciaire n’a apporté la moindre explication.
Les familles signalent qu’elles ne peuvent ni rendre visite ni envoyer des couvertures ou des vêtements chauds, tandis que l’accès au téléphone pour les prisonnières est limité à quelques minutes par semaine.

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