
Au moins 285 exécutions d’Iraniens en octobre, dont des mineurs, alors que les pendaisons publiques se multiplient, illustrant l’escalade répressive du régime.
L’Iran a connu l’un des mois les plus meurtriers de ces dernières décennies, avec au moins 285 prisonniers exécutés en octobre 2025, marquant une envolée dramatique de l’usage de la peine de mort par le régime. Ce chiffre représente l’un des totaux mensuels les plus élevés du XXIe siècle et traduit une aggravation profonde de la crise des droits humains.
Selon des données récemment compilées, le nombre d’exécutions en octobre 2025 est 1,7 fois supérieur à celui d’octobre 2024 (171 exécutions) et plus de trois fois supérieur à octobre 2023 (92 exécutions). Ces chiffres dépassent largement ceux d’octobre 2022 et 2021, où environ trente exécutions avaient été recensées chaque mois.
Hausse spectaculaire des exécutions tout au long de 2025
Au cours des dix premiers mois de 2025, au moins 1 471 exécutions ont été enregistrées — soit plus du double des 703 exécutions recensées sur la même période l’an dernier. Parmi les victimes figurent 45 femmes, et plusieurs pendaisons ont été effectuées en public, soulignant la volonté du régime d’instiller la peur au sein de la population.
Des observateurs alertent que l’accélération des exécutions révèle un schéma de répression politique et d’abus judiciaires, où les condamnations à mort sont souvent prononcées à la suite de procès inéquitables ou d’aveux extorqués.
Un mois sanglant à travers tout le pays
Les cas suivants, rapportés entre la fin octobre et le début novembre 2025, illustrent l’ampleur nationale de la répression :
- Dimanche 2 novembre 2025 : exécution d’Ehsan Mahdipour.
- Samedi 1er novembre 2025 : Mitra Zamani, prisonnière, pendue à Khorramabad.
- Jeudi 30 octobre 2025 : Amirhossein Zahedi, 21 ans, exécuté à Mashhad, et Saeed Piri pendu à Kermanshah.
- Mercredi 29 octobre 2025 : seize prisonniers exécutés dans plusieurs villes, dont Mashhad, Kerman, Ghezel Hesar, Baft, Taybad, Zanjan et Gonbad-e Kavous.
- 27–28 octobre 2025 : exécutions collectives signalées à Sari, Bojnord, Gorgan, Ahvaz, Boroujerd, Zanjan, Yasuj, Yazd, Nahavand, Qazvin, Semnan et Malayer.
- Début octobre : multiples exécutions de groupe à Rasht, Ispahan, Doroud, Hamedan, Kachan et Aligoudarz.
Des sources font également état de personnes exécutées pour des crimes prétendument commis avant l’âge de 18 ans, ainsi que de pendaisons publiques décrites par des témoins comme destinées à intimider la population.
Droits humains et déni de justice
Les défenseurs des droits humains et plusieurs juristes internationaux alertent depuis des années sur l’usage croissant de la peine de mort en Iran, notamment contre les prisonniers politiques, les minorités ethniques et les personnes issues des milieux défavorisés.
L’augmentation des exécutions a ravivé les inquiétudes mondiales concernant :
- L’absence de procès équitables, y compris le refus d’accès à des avocats indépendants ;
- Les procès secrets ou expéditifs, contraires aux normes de transparence judiciaire internationale ;
- L’exécution de délinquants mineurs, en violation flagrante des conventions internationales signées par l’Iran.
Pour les observateurs, il ne s’agit pas seulement d’un dysfonctionnement judiciaire, mais bien d’une politique systématique de répression visant à étouffer la contestation et à resserrer le contrôle du pouvoir, dans un contexte de crises sociales et économiques croissantes.
Appels croissants à la responsabilité internationale
Les organisations internationales de défense des droits humains appellent les puissances mondiales et les Nations Unies à :
- Exiger de Téhéran la suspension immédiate de toutes les exécutions ;
- Garantir la transparence des procédures judiciaires ;
- Permettre des enquêtes indépendantes sur l’usage de la peine capitale.
Elles avertissent que tout engagement international avec le régime, sans condition liée au respect des droits humains, renforce de facto son appareil de répression et d’exécution.
Conclusion
À l’approche de la fin de l’année 2025, le nombre record d’exécutions en Iran souligne l’urgence d’une action internationale coordonnée pour tenir les autorités iraniennes responsables de leurs crimes contre l’humanité et de leurs violations systématiques des droits fondamentaux.
