
Ahmad Baledi, un étudiant de 20 ans, s’est immolé par le feu pour protester contre la démolition du kiosque familial par la municipalité d’Ahwaz. Brûlé sur près de 70 % de son corps, il a été hospitalisé à l’hôpital Taleghani d’Ahwaz, où son état est jugé critique.
L’organisation de défense des droits humains Karun rapporte que le matin du 2 novembre, des agents municipaux du 3e arrondissement d’Ahwaz, accompagnés de policiers, se sont rendus sur le lieu de travail de Mojahed Baledi, dans le parc Zeytoon, et ont démoli son kiosque sans le prévenir ni s’assurer de sa présence.
L’épouse de Mojahed Baledi et leur fils Ahmad étaient présents et ont organisé un sit-in à l’intérieur du kiosque pour empêcher sa destruction. Malgré cela, les agents ont poursuivi la démolition.
Selon les informations, l’adjoint aux services de la municipalité du 3e district d’Ahwaz a agi avec violence et de manière non professionnelle, saisissant la main de l’épouse de Mojahed Baledi et la jetant hors du kiosque.
En réaction à cet acte violent et injuste, Ahmad Baledi s’est aspergé d’essence et s’est immolé par le feu devant les policiers pour protester contre l’injustice subie.
D’après des témoins, certains policiers présents sur les lieux n’ont rien fait pour empêcher le drame et ont assisté à la scène avec indifférence, voire moquerie.
Ces dernières années, de nombreux cas de suicides par immolation ou par le feu ont été recensés en Iran, liés à des licenciements, des conditions de travail difficiles, des retards ou des impayés de salaire, des difficultés économiques et d’autres pressions.
L’un des cas les plus récents remonte au 3 novembre, lorsqu’un autre citoyen arabe d’Ahwaz, Kamal Baledi, s’est donné la mort en raison d’une détresse psychologique et de difficultés financières.
Un kiosque autorisé il y a 25 ans
L’organisation de défense des droits humains Karun a rapporté qu’il y a environ 25 ans, Mojahed Baledi avait obtenu une autorisation municipale pour ouvrir un petit kiosque-restaurant au parc Zeytoon, à Ahwaz.
Selon l’organisation, ce kiosque était l’un des rares établissements appartenant à des Arabes parmi les plus de 400 kiosques opérant dans toute la ville d’Ahwaz.
Ces dernières années, il a subi à plusieurs reprises des pressions et des traitements discriminatoires de la part de certains responsables locaux, et son kiosque a fait l’objet de plusieurs tentatives de démolition.
L’organisation de défense des droits humains Karun a exprimé son profond regret face à cet incident, appelant à des poursuites judiciaires contre les responsables de cet acte inhumain et soulignant que les droits bafoués de la famille Baledi doivent être rétablis et que justice doit être rendue.
Au moment de la rédaction de cet article, ni la municipalité d’Ahwaz ni la police n’avaient encore réagi à l’incident.
