Mohammad-Mehdi Soleimani face à une exécution imminente dans un climat d’injustice et de secret en Iran

Mohammad-Mehdi Soleimani, arrêté lors des manifestations nationales de 2022 à Mashhad, est aujourd’hui menacé d’une exécution imminente après une procédure judiciaire marquée par une absence totale de transparence, des pressions intenses sur sa famille et l’impossibilité d’un accès à une défense indépendante. Son âge exact reste inconnu du public, renforçant le manque de transparence sur son cas.

Le 21 septembre 2022, lors des protestations dans le quartier d’Ab-Kouh à Mashhad, un agent de sécurité, Rasoul Doust-Mohammadi, a été tué. Deux jours plus tard, les autorités ont annoncé l’arrestation d’un suspect sans en révéler l’identité. Ce n’est que le 17 novembre 2024 que le nom de Mohammad-Mehdi Soleimani a été rendu public, suite à la condamnation prononcée par la cinquième chambre du tribunal pénal n°1 de la province de Khorasan Razavi, sous la présidence du juge Mohammad Shoja’-Pour-Fadaki. Soleimani a été condamné à la peine de qesas, soit la rétribution en nature, ainsi qu’à deux ans et demi d’emprisonnement et 74 coups de fouet pour « possession de matériaux incendiaires ».

Il demeure incertain si Soleimani a réellement bénéficié de l’assistance d’un avocat indépendant à chaque étape de sa détention et de son procès. Les détails concernant les preuves avancées, les motifs du jugement ou les expertises réalisées n’ont jamais été communiqués. Par ailleurs, sa famille subit une pression policière constante, lui interdisant de divulguer des informations, des images ou même l’âge exact de Mohammad-Mehdi, sous peine d’aggraver sa situation, un schéma courant dans les affaires de détenus politiques.

Des témoignages d’anciens codétenus précisent que Soleimani aurait déclaré, au moment de son arrestation, avoir trouvé un couteau ensanglanté dans la rue, et non avoir commis un meurtre. Ce récit n’a toutefois reçu aucune confirmation officielle, ni par des analyses médico-légales ni par un quelconque rapport d’expertise, ce qui alimente les soupçons d’interrogatoires sous contrainte et d’aveux obtenus de manière coercitive.

Cette affaire soulève de graves violations des droits fondamentaux, notamment le droit à un procès équitable, l’interdiction de la torture et des aveux forcés, ainsi que la liberté d’expression et de sécurité de la famille. Le secret autour du dossier, associé à la pression sur les proches de Soleimani, expose ce jeune homme à un risque réel d’exécution secrète et rapide, sans possibilité de contrôle indépendant.

Face à cette situation alarmante, il est urgent que les instances internationales, dont les Nations unies, les rapporteurs spéciaux des droits humains et les organisations comme Amnesty International, interviennent sans délai. Leur action doit viser la suspension immédiate de la peine capitale, la révision indépendante du dossier et la garantie d’un procès juste, sous peine de voir se renouveler l’exécution silencieuse d’un manifestant vulnérable.

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