En Iran, le régime intensifie brutalement les exécutions, avec des prisonniers politiques en danger de mort imminente

Le régime iranien a considérablement renforcé sa politique d’exécutions, atteignant des sommets inégalés depuis près de quatre décennies, avec plus de 1 470 condamnations à mort recensées en 2025. Cette campagne meurtrière cible particulièrement les prisonniers politiques, dont au moins huit font face à une exécution imminente.

Entre le 22 et le 26 novembre 2025, au moins 56 détenus ont été mis à mort dans plusieurs établissements pénitentiaires à travers le pays. Cette vague d’exécutions s’inscrit dans une politique répressive plus large visant à étouffer toute contestation populaire et à consolider la mainmise du régime sur la population.

Novembre 2025 a été marqué par un pic historique avec 304 exécutions, le chiffre mensuel le plus élevé enregistré depuis 1988. Durant une courte période entre le 17 et le 20 novembre, le rythme des mises à mort a atteint une exécution toutes les 90 minutes.

Les conditions entourant ces condamnations sont extrêmement préoccupantes : les détenus sont souvent exécutés quelques jours seulement après jugement, sans publicisation de leur procès, sans assistance juridique adéquate et sans respect des principes fondamentaux d’équité.

L’ensemble de l’année 2025 témoigne d’une accélération alarmante, avec des chiffres mensuels en constante progression — de 86 exécutions en mars à un pic de plus de 300 en octobre et novembre. Des provinces telles que le Khorasan, l’Azerbaïdjan, le Semnan, et l’Hamedan ont été particulièrement concernées, souvent sous un secret total et sans procédure régulière.

Parallèlement, le régime cible spécifiquement les prisonniers politiques. La Cour suprême a confirmé les peines de mort de huit militants, dont des poètes et activistes détenus dans différentes prisons, tandis que plus de 40 autres sont en attente d’une exécution prochaine.

Ces condamnations reposent fréquemment sur des aveux obtenus sous la torture, l’absence de représentation légale digne de ce nom, et des procès à huis clos fondés sur des accusations floues telles que « guerre contre Dieu » ou « corruption sur Terre ». De nombreux experts considèrent que cela constitue une violation grave des droits fondamentaux et pourrait s’apparenter à des crimes contre l’humanité.

Face à cette violence d’État, des résistances s’organisent en détention. Plus de 200 prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim en novembre 2025 pour protester contre les transferts brutaux et les exécutions imminentes, dans un mouvement qui s’étend désormais à plus de cinquante prisons à travers le pays.

L’adoption d’une nouvelle loi en début d’année a encore aggravé la situation en élargissant la définition de l’« espionnage » pour y inclure militants, journalistes, artistes et même simples utilisateurs des réseaux sociaux, rendant la dissidence passible de la peine capitale.

Sur le plan international, les Nations unies ont vivement condamné ce recours intensifié à la peine de mort, dénonçant le non-respect des normes internationales relatives aux procès équitables et appelant au moratoire immédiat sur les exécutions.

Le régime iranien utilise ainsi la peine de mort en instrument de terreur politique pour écraser la dissidence, freiner les soulèvements et maintenir un climat de peur face à une crise économique et sociale grandissante. Toutefois, certains observateurs estiment que cette stratégie pourrait alimenter au contraire l’instabilité et les contestations populaires.

Les organisations de défense des droits humains appellent la communauté internationale à une intervention urgente afin de suspendre toutes les exécutions programmées, revoir les dossiers entachés de tortures et garantir le respect des droits judiciaires fondamentaux.

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