Zahra Tabari, détenue politique enfermée à la prison de Lakan à Rasht, est sous la menace imminente d’une exécution. Dans un témoignage depuis sa cellule, elle décrit en détail son arrestation, ses interrogatoires et le procès expéditif qui l’a condamnée. Refusant les accusations liées à la sécurité nationale, elle dénonce sa peine capitale comme étant totalement dépourvue de fondement juridique et qualifie sa condamnation de « meurtre judiciaire ».
Elle déclare notamment que les seules preuves retenues contre elle étaient « un morceau de tissu et une note vocale », soulignant l’absence totale de charges définies conformément à la loi. Elle dénonce aussi la modification arbitraire des accusations, initialement « appartenance à la bande des Monafeqin », devenue ensuite « appartenance au groupe terroriste des Monafeqin », un terme utilisé péjorativement par le régime pour désigner l’opposition.
Zahra Tabari insiste sur l’absence de toute procédure équitable tout au long de sa détention : depuis son arrestation, elle n’a jamais bénéficié d’un procès juste. Son procès, qui a duré moins de dix minutes, s’est déroulé par visioconférence avec un avocat commis d’office qu’elle a vu pour la première fois à ce moment-là, sans aucune possibilité d’échanger avec lui ni de présenter une véritable défense.
Elle relate également que ses objections à la requalification soudaine des charges n’ont pas été prises en compte, et que le procès-verbal remis après l’audience était truffé d’erreurs, ne reflétant pas ses déclarations réelles. Zahra Tabari refuse catégoriquement la légitimité de ce verdict, arguant qu’il est contraire aux lois iraniennes et aux principes fondamentaux de la justice.
La véritable cause de son arrestation, selon elle, est son activisme social : elle protestait contre les conditions de vie précaires des femmes et la situation des enfants travailleurs, exprimant son combat contre l’injustice sociale plutôt que contre l’État. Elle rappelle qu’aucune de ses actions ne constitue un crime reconnu par le droit.
Son récit met en lumière la pression constante exercée par les autorités iraniennes, l’usage systématique de charges politiques pour faire taire les dissidents, et les graves violations des droits humains dans le processus judiciaire. Le cas de Zahra Tabari illustre la réalité d’un système où les procédures sont manipulées, les preuves inexistantes, et où le droit à une défense effective est nié, aboutissant à des condamnations mortelles basées sur des motifs fabriqués.
Alors que sa vie est en jeu, son témoignage puissant révèle la nécessité d’une vigilance internationale accrue face à la répression politique en Iran et à l’utilisation abusive de la peine capitale contre des militants sociaux et politiques.
