Iran : L’exécution massive de femmes, reflet d’une répression d’État croissante

L’exécution en Iran est devenue une arme de terreur utilisée par le régime face à une société en pleine révolte. La justice iranienne applique cette sentence capitale de façon particulièrement brutale, ciblant notamment les femmes dans un contexte de répression politique intense.

En moins d’un an, plus de 1 800 personnes ont été mises à mort, dont au moins 57 femmes, marquant une hausse d’environ 70 % par rapport à l’année précédente. Cette dramatisation s’est accélérée particulièrement à l’automne 2025, avec 615 pendaisons enregistrées en deux mois seulement. Depuis l’arrivée récente d’un nouveau pouvoir, plus de 2 600 exécutions ont eu lieu en seize mois, avec près de 80 femmes parmi les victimes. Ces chiffres démontrent la stratégie du régime pour étouffer toute contestation sous-jacente aux échecs politiques et économiques persistants.

Les exécutions politiques visent à réduire au silence les femmes leaders des mouvements de protestation. Parmi elles, Zahra Shahbaz-Tabari, 67 ans, a été condamnée à mort à l’issue d’un procès expéditif et inéquitable, sur la base de preuves dérisoires comme un simple tissu portant un slogan et un message audio. D’autres prisonniers politiques sont menacés de la même sentence, dans une atmosphère rappelant les massacres de 1988, lesquels ont été célébrés récemment par certains organes officiels, signe que le régime entend poursuivre sans relâche sa politique de terreur.

La majorité des femmes condamnées vivent des situations de grande précarité, souvent victimes de violences domestiques, de lois discriminatoires et d’un système judiciaire biaisé. Certaines ont commis des actes désespérés pour se défendre, d’autres ont été arrêtées dans des affaires liées à la drogue, souvent liées à des réseaux mafieux dont certaines branches bénéficient de l’impunité. Exemplaires sont les cas de plusieurs mères exécutées ces derniers mois, sans que leurs familles soient informées ou autorisées à leur dire adieu.

Face à cette politique meurtrière, les proches des condamnés et militants organisent des rassemblements réguliers devant les prisons, réclamant la fin des exécutions. Ces manifestations sont accueillies par une répression violente. À l’intérieur même des prisons, les prisonniers protestent par des grèves de la faim et des actes d’automutilation contre la multiplication des morts programmées.

Sur la scène internationale, cette flambée d’exécutions place l’Iran en tête des pays pratiquant la peine capitale sur les femmes, une situation qui appelle à une mobilisation urgente. La pression des États, des médias et des organisations de défense des droits humains est essentielle pour exiger un moratoire immédiat et, à terme, abolition totale de la peine de mort. Seule une action coordonnée peut espérer protéger les vies menacées et mettre fin à ce cycle meurtrier imposé par une répression d’État systématique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *