Forough Taghipour, prisonnière politique incarcérée à la prison d’Evin à Téhéran, a adressé un message poignant à l’occasion de la Journée des Étudiants. Elle y rappelle l’importance historique et actuelle du mouvement étudiant iranien dans la défense de la liberté et de la justice.
Elle évoque la révolte des étudiants de l’Université de Téhéran le 7 décembre 1953, alors que les puissances coloniales et leurs alliés célébraient le coup d’État contre le gouvernement national iranien. Ce jour-là, à la suite d’un ordre direct du Shah, trois étudiants furent abattus dans la Faculté de génie, leur sacrifice marquant le début d’une université non seulement savante mais aussi bastion de la résistance.
Selon Taghipour, les universités iraniennes demeurent un symbole fort de dignité nationale, façonné par les soulèvements des années 2017-2018, 2019 et 2022. Les étudiants y ont soutenu la lutte contre l’exploitation et l’oppression, poursuivant la défense de l’université comme un front essentiel de cette bataille.
Elle cite Massoud Radjavi pour souligner que l’université a cessé d’être un simple lieu d’enseignement le jour où ces trois étudiants ont été martyrisés, devenant un sanctuaire dédié à la liberté. Aujourd’hui, les étudiants conservent un lien étroit avec les mouvements de résistance et, poursuivant l’héritage des trois martyrs – Ghandchi, Bozorg-Nia et Shariat-Razavi – ils gardent vivante la flamme de la contestation dans tout le pays.
Forough Taghipour affirme que cette lutte se poursuivra jusqu’à la chute complète du régime tyrannique en Iran, une charge portée avec détermination, en dépit des lourds sacrifices.
Forough Taghipour, âgée de 31 ans et diplômée en comptabilité, est détenue depuis août 2023 à Evin. Elle purge une peine de cinq ans réduite en appel, après une condamnation initiale à 15 ans pour rébellion armée et appartenance présumée à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran. Précédemment arrêtée en février 2020 pour rassemblement illégal et propagande contre l’État, elle avait purgé une peine de cinq ans jusqu’en février 2023. Quelques mois après sa libération, elle a de nouveau été arrêtée et continue d’être retenue dans le quartier féminin de la prison d’Evin.
