99 semaines de lutte : des grèves de la faim dans 55 prisons pour dénoncer la vague d’exécutions en Iran

Mardi 16 décembre 2025, des détenus dans 55 établissements pénitentiaires iraniens ont observé une grève de la faim marquant la 99e semaine consécutive de la campagne « Non aux exécutions du mardi ». Cette mobilisation coordonnée depuis l’intérieur des prisons vise à protéger le droit à la vie et à protester contre l’usage croissant de la peine capitale par les autorités.

Dans une déclaration collective, les participants ont dénoncé l’exécution d’au moins 67 personnes durant la seule semaine précédente, affirmant que ces peines sont appliquées sans procès équitable ni accès réel à une défense indépendante et dans une quasi-absence de couverture médiatique. Ils ont qualifié ces pratiques d’instrumentalisation institutionnelle de la peine de mort pour réprimer les opposants et étouffer la dissidence.

La campagne a lancé un appel aux Iraniens, aux consciences internationales et aux organisations de défense des droits humains pour qu’ils fassent connaître les dossiers des personnes condamnées à mort, suivent leurs situations et soutiennent publiquement et matériellement leurs familles. Les organisateurs insistent pour que ces cas soient rendus visibles afin d’empêcher de nouvelles exécutions et d’exiger des enquêtes impartiales.

Les rassemblements de soutien ont réuni des proches de détenus politiques et des familles de personnes déjà exécutées, qui ont porté des portraits de leurs défunts et scandé « Non aux exécutions ». Leur présence a dépassé l’expression d’un deuil privé pour devenir une action collective destinée à briser le cycle de mort et de répression infligé à la société iranienne.

Parallèlement, des manifestations et actions de solidarité sous la bannière « Non aux exécutions » se sont tenues dans plusieurs dizaines de villes — parmi lesquelles Yazd, Neychabour, Nahavand, Malayer, Mahchahr, Gorgan, Gachsaran, Karaj, Kachan, Qouchan, Qeshm, Fuman, Fasa, Someh Sara, Sanandadj, Ramsar, Téhéran, Arak, Langaroud, Lahijan, Chahroud, Siahkal, Rasht, Chalous, Jahrom, Bouchehr, Ispahan, Kermanchah et Sonqor — illustrant l’ampleur géographique de l’indignation.

Cette expansion nationale témoigne d’une colère sociale grandissante face à la multiplication des exécutions ; étudiants et jeunes apparaissent comme des acteurs déterminants dans l’organisation et la poursuite de ces mobilisations locales.

Les organisateurs affirment que la campagne, par sa continuité et sa coordination depuis les murs des prisons, est devenue l’une des expressions les plus persistantes de résistance contre la politique d’exécutions en Iran et appellent à maintenir la pression nationale et internationale jusqu’à l’arrêt de ces pratiques.

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