Jeudi 18 décembre 2025, un match au stade Sahand de Tabriz a pris une tournure politique quand des jeunes femmes de la région azérie ont converti les tribunes en espace de contestation en scandant des slogans dénonçant toute forme d’autoritarisme. Ces manifestantes ont clamé que l’honneur de l’Azerbaïdjan s’oppose à la glorification du passé monarchique, marquant ainsi un rejet explicite de la dictature sous toutes ses formes.
Ce cri n’était pas un simple emballement sportif : il exprimait la conscience politique d’une génération qui refuse de confondre progrès et nostalgie. En prenant position, ces jeunes femmes ont tracé une frontière nette entre un avenir désiré et les anciennes alternatives politiques, affirmant que ni la théocratie en place ni un retour à un pouvoir monarchique autoritaire ne répondent à leurs aspirations de liberté et de dignité.
Leurs chants rappellent les mêmes mots qui ont résonné lors du vaste soulèvement national de 2022, lorsque femmes et jeunes ont élevé la voix dans de nombreuses villes du pays pour dénoncer l’oppression, quel qu’en soit l’auteur.
L’intervention déterminée des femmes au stade Sahand illustre un constat plus large : les femmes iraniennes ne sont pas uniquement des victimes de la répression, elles sont aussi des actrices de changement. En investissant des lieux qui leur étaient longtemps interdits et en y faisant entendre des revendications politiques, elles déplacent les lignes et brisent des tabous.
Le message envoyé depuis Tabriz est net : la société, portée par sa jeunesse et ses femmes, aspire à un avenir fondé sur la liberté, l’égalité et la démocratie, sans retour en arrière vers des formes d’autoritarisme, qu’elles soient religieuses ou monarchiques. Ces aspirations se construisent déjà, morçeau par morçeau, dans les voix des manifestantes d’aujourd’hui.
