Iran : exécution d’un étudiant en architecture accusé d’espionnage, nouvelle illustration des violations des droits humains

Les autorités judiciaires iraniennes ont procédé à l’exécution d’Aqil Keshavarz, étudiant en architecture âgé de 27 ans à l’université de Shahrud et originaire d’Ispahan, condamné pour « espionnage au profit d’Israël ». Sa famille lui a rendu une ultime visite le vendredi 19 décembre dans la prison d’Urmia.

L’agence de presse affiliée au pouvoir judiciaire, Mizan, a indiqué que la peine capitale a été appliquée le samedi 20 décembre au petit matin, la sentence ayant été validée par la Cour suprême et toutes les procédures respectées.

À la veille de l’exécution, des organisations étudiantes et de défense des droits humains avaient alerté sur le risque imminent de sa mise à mort. L’étudiant avait été isolé à la prison d’Urmia dès le 17 décembre. Le jeudi précédent, sa famille s’était déplacée sur place, mais on leur avait signalé un transfert à Téhéran ; ils ont pu le voir le vendredi midi, moment où sa mère s’est évanouie sous le coup de l’émotion.

Arrêté en juin 2025, en pleine guerre de douze jours contre Israël, Aqil Keshavarz a été jugé et condamné à mort pour « espionnage au profit d’Israël ». Mizan, de son côté, évoque une arrestation en mai par des patrouilles de l’unité de protection de l’armée, le qualifiant d’« agent du Mossad et de l’armée sioniste », accusé d’espionnage, de transmission de renseignements et de prises de photos de sites militaires sensibles.

Des sources kurdes pour les droits humains rapportent qu’après son arrestation, il a été détenu une semaine dans un centre de l’Organisation de renseignement des Gardiens de la révolution à Urmia, où il aurait subi tortures et pressions pour des aveux forcés. Transféré ensuite à la prison d’Evin – touchée par un bombardement israélien –, il a été déplacé vers un autre lieu de détention.

L’annonce de son exécution a provoqué une indignation massive sur les réseaux sociaux. Les autorités iraniennes affirment avoir arrêté plus de 700 personnes depuis la guerre de douze jours, suspectées d’espionnage ou de liens avec Israël. Selon des rapports de défense des droits humains, une soixantaine de prisonniers politiques risquent actuellement l’exécution de peines capitales, et plus d’une centaine pourraient être condamnés à mort pour des motifs similaires, en plus des détenus pour délits communs.

Ces exécutions récurrentes alimentent les critiques internationales contre le recours systématique à la peine de mort en Iran.

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