Au moins 300 exécutions en Iran au premier semestre 2024, dont 49 rien qu’en juillet

Au moins 300 personnes ont été exécutées en Iran au cours des sept premiers mois de 2024, après un nombre record de meurtres en 2023.

Une augmentation significative des exécutions a été constatée en juillet, avec 49 personnes exécutées, selon un nouveau rapport publié samedi par l’Organisation iranienne des droits de l’homme (IHRNGO), basée en Norvège.

Trente-six personnes ont été exécutées au cours des 11 derniers jours du mois.

Cette hausse fait suite à une période de déclin relatif après la mort du président Raisi et les élections présidentielles du 19 mai au 5 juillet.

L’analyse statistique réalisée par l’organisation sur 15 ans montre une baisse constante des exécutions dans les semaines précédant les élections, ce qui semble être une tactique pour augmenter la participation électorale.

Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l’IHRNGO, a exprimé sa profonde inquiétude face à une nouvelle vague d’exécutions visant des militants issus des minorités ethniques iraniennes et des prisonniers condamnés à mort pour des délits liés à la drogue.

« Nous sommes particulièrement préoccupés par la nouvelle vague d’exécutions de militants civils kurdes et de prisonniers condamnés à mort pour trafic de drogue dans les semaines et les mois à venir », a déclaré Amiry-Moghaddam.

Cinq des 300 personnes exécutées cette année étaient accusées d’espionnage pour le compte d’Israël et cinq étaient des prisonniers politiques kurdes-sunnites.

Parmi les personnes exécutées cette année pour des accusations d’espionnage ayant des liens avec Israël, selon les allégations de la justice iranienne, figurent Pejman Fatehi, Mohsen Mazloum, Mohammad (Hazhir) Faramarzi et Wafa Azarbar, qui ont été exécutés en janvier dans la prison de Ghezel Hesar à Karaj, à l’ouest de Téhéran.

Leur exécution a provoqué une condamnation internationale généralisée , les groupes de défense des droits de l’homme affirmant que leur exécution était basée sur des aveux obtenus sous la torture et sans procès équitable.

Sur le total des exécutions en Iran cette année, 20,67 % concernaient des minorités ethniques, dont 14 % étaient des Baloutches (42 individus) et 6,67 % des Kurdes (20 individus). De plus, 6,67 % des personnes exécutées étaient des Afghans (20 individus).

Le rapport souligne que 172 de ces exécutions ont été prononcées pour des infractions liées à la drogue. Au moins 15 femmes ont été exécutées et dix personnes ont été pendues pour des infractions liées à la drogue.

Les exécutions pour des accusations liées à la drogue augmentent chaque année depuis 2021, bien qu’il y ait eu une diminution de 20 % au cours des sept premiers mois de 2024 par rapport à la même période l’année dernière.

Selon Amnesty International, l’Iran a procédé à 853 exécutions en 2023, soit le nombre le plus élevé depuis huit ans. Amnesty International a noté que 64 % des exécutions en 2023 concernaient des crimes qui ne justifiaient pas la peine de mort au regard du droit international, notamment des infractions liées aux stupéfiants, des vols et de l’espionnage.

Source: https://www.iranintl.com/en/202408030510