Iran Manif – La Journée nationale des étudiants en Iran commémorent le souvenir de trois étudiants tués par l’armée du chah lors d’une manifestation pacifique à Téhéran le 7 décembre 1953, quatre mois après le coup d’Etat de la CIA qui remettait au pouvoir la monarchie.
Cette année, compte tenu du calendrier iranien, la journée est célébrée le 6 décembre. Elle a connu son lot de manifestations et de protestations d’autant plus courageuses que le régime a déployé un lourd dispositif de sécurité. Le fil rouge a été d’emblée « Libérez les prisonniers politiques »!
A Téhéran, les étudiants ont très actifs.
A la fac Tarbiat Modaress, ils ont interrompu plusieurs fois le discours de Massoumeh Ebtekar, chargée de l’environnement au gouvernement de Rohani, aux cris de « libérez les prisonniers politiques ». Ils lui ont même apporté des bouteilles d’oxygènes tant la pollution de l’air est lourde dans la capitale iranienne.
A la fac Khajeh Nassir Toussi, de grandes bannières sur les murs de d’un amphithéâtre disaient « L’université n’est pas une garnison, notre fac est vivante » et « Libérez les prisonniers politiques ».
A la fac Téhéran, la cérémonie officielle a tournée à l’épreuve de force alors que Rohani, le président des mollahs était en visite sur place. Visite entourée d’essaims de forces de sécurité et d’agents du renseignement. Les étudiants refoulés à l’entrée de la salle officielle ont décidé de manifester sur le campus et un cortège s’est mis en marche. Le défilé était rythmé par des chants révolutionnaires et les slogans « Libérez les prisonniers politiques », « la mort plutôt que l’humiliation », « Libérez les étudiants emprisonnés » et « pourquoi 1988? » en référence au massacre de 30.000 prisonniers politiques cette année-là en Iran, dont des milliers d’étudiants.
A la fac Alameh Tabatabaï, rassemblement et slogans: « Libérez les prisonniers politiques ! »
A Tabriz (nord-ouest de l’Iran), les étudiants se sont rassemblés devant la fac pour scander vaillamment au milieu d’une nuée d’agents « notre dernier message à ce pouvoir incompétent : la nation est prête à se dresser pour la liberté ». Les oreilles de plus d’un ont sifflé.
A Zahedan (sud-est de l’Iran), les étudiants se réunis la veille, le 5 décembre sur le mot d’ordre « La mort plutôt que l’humiliation ». Le 6 décembre l’entrée de la fac était filtrée pour empêcher le moindre rassemblement.
A Saveh (nord de l’Iran), le rassemblement étudiant a été la cible d’une charge des forces de sécurité à coups de matraque, faisant des blessés. La réponse a retentit très fort: « A bas la dictature! »
