La violence domestique à l’égard des femmes en Iran

Les statistiques officielles en Iran indiquent que plus de 74 000 femmes en moyenne se rendent chaque année dans les centres médico-légaux pour des examens liés à la violence domestique. En d’autres termes, une femme mariée sur 300 en Iran demande l’aide des services médico-légaux pour signaler des violences conjugales. Cependant, tous les cas de violence domestique ne sont pas signalés. Les estimations suggèrent que les cas réels de violence domestique à l’encontre des femmes en Iran sont environ 100 fois plus élevés que ce chiffre.

Les dernières statistiques de la section des données sur le genre de la Banque mondiale révèlent que près d’un tiers des femmes en Iran subissent des violences domestiques, c’est à dire de la part de leurs partenaires intimes. Ce taux est le troisième plus élevé de la région, après l’Afghanistan et la Turquie.

Selon les estimations d’ONU Femmes, l’agence des Nations unies pour l’égalité des sexes, 133 femmes sont victimes d’un fémicide chaque jour dans le monde, soit au moins cinq femmes par heure.

En Iran, les organismes officiels ne publient pas de statistiques précises sur les féminicides. Toutefois, les journaux iraniens font parfois des reportages sur la base des informations disponibles. Par exemple, au cours de l’été, le journal Shargh a analysé les informations provenant des sections criminelles des journaux et des sites web, révélant qu’entre juin 2021 et juin 2023, au moins 165 fémicides ont eu lieu en Iran dans le domaine de la violence domestique. Dans deux tiers de ces cas, les auteurs étaient des maris, et dans un cinquième, des pères ou des frères.

Abus et violences sexuels

Selon les estimations d’ONU Femmes, une femme sur trois dans le monde subit des violences sexuelles, le plus souvent infligées par leur conjoint ou partenaire intime. Dans les bases de données internationales, il n’existe pas de statistiques spécifiques pour l’Iran sur cet indicateur. Les rares études sur les agressions et le harcèlement sexuels en Iran soulignent que ces cas sont rarement signalés. Toutefois, le profil de l’Iran sur le site web d’ONU Femmes cite une étude de 2018 selon laquelle 18 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont déclaré avoir subi des violences sexuelles au moins une fois au cours des 12 mois précédant l’enquête.

Mariage et maternité forcés

ONU Femmes, l’agence des Nations unies pour l’égalité des sexes, considère le mariage et la maternité forcés comme des formes de violence à l’égard des femmes.

Le Centre statistique iranien ne publie plus de statistiques sur les naissances par âge maternel depuis mars 2023. Cependant, les données disponibles indiquent qu’entre 2016 et 2022, une moyenne de 1 438 naissances par an en Iran ont été enregistrées lorsque la mère était âgée de moins de 15 ans.

Selon le code civil iranien, le mariage des filles de moins de 13 ans n’est autorisé qu’avec l’approbation et la discrétion d’un tribunal. Cependant, une analyse des dernières données brutes de l’Organisation de l’enregistrement civil du régime en 2020 révèle que 767 mariages impliquant des filles de moins de 13 ans ont été officiellement enregistrés en Iran cette année-là.

Si l’on prend la norme internationale de 18 ans comme référence pour le mariage d’enfants, plus d’un cinquième des mariages enregistrés en Iran sont des « mariages d’enfants », d’après les dernières statistiques. Cela signifie que sur environ 557 000 mariages enregistrés en 2020, dans 118 000 cas, la mariée avait moins de 18 ans.

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