Campagne « Les mardis sans exécutions» : un mouvement croissant contre la violence étatique en Iran

Le 17 décembre, la campagne « Les mardis sans exécutions » a publié une déclaration marquant la 47e semaine de grève de la faim des prisonniers dans 27 prisons à travers l’Iran. Le communiqué a révélé qu’au moins 40 personnes ont été exécutées dans le pays ces derniers jours, soulignant l’ampleur alarmante de la violence étatique.

Préoccupations concernant l’exécution de prisonniers politiques

Les prisonniers de la campagne « Les mardis sans exécutions » ont exprimé leur grave inquiétude au sujet de la confirmation possible des condamnations à mort de deux prisonniers politiques : Mohammad Amin Mahdavi Shayesteh et Saman Mohammadi Khayareh. Shayesteh, condamné à mort pour « espionnage » après un procès très opaque, a été récemment transféré à la prison de Ghezel Hesar, ce qui fait craindre que son exécution soit imminente. Mohammadi Khayareh, incarcéré depuis 15 ans, a été transféré en isolement cellulaire, ce qui renforce les craintes quant à l’exécution de sa peine.

Augmentation des exécutions et hypocrisie systémique

Selon le communiqué de la campagne « Les mardis sans exécutions », au moins 40 personnes ont été exécutées en Iran la semaine dernière, et plusieurs autres l’ont été pour des accusations liées à la drogue. Les militants de la campagne ont condamné l’hypocrisie de ces actions, en soulignant la découverte d’un entrepôt de distribution de drogue lié au régime iranien après la chute du régime d’Assad en Syrie. Malgré cette opération à grande échelle, les citoyens ordinaires continuent de faire face à l’exécution pour possession de petites quantités de stupéfiants.

Disparités régionales : Le Sistan-Baloutchistan

La province du Sistan-Baloutchistan est toujours très touchée par les exécutions, au moins 10 personnes de la région ayant été exécutées la semaine dernière. Cette province est depuis longtemps confrontée à la discrimination systémique, aux privations économiques et à une répression accrue, ce qui en fait un point focal des politiques punitives du régime.

Expansion de la campagne « Les mardis sans exécutions »

La déclaration faisait également état de la solidarité croissante des prisonniers qui s’opposent à la peine de mort. Les détenus de la prison de Tabas dans le Khorasan du Sud et de la prison de Khurin dans le comté de Varamin ont annoncé leur participation à la campagne « Les mardis sans exécutions » par des lettres, s’engageant à faire une grève de la faim tous les mardis. Grâce à cet ajout, la campagne couvre maintenant 27 prisons dans tout le pays, dont les :

Prison d’Evine
Prison de Ghezel Hesar
Prison centrale de Karaj
Prison de Fashafouyeh
Prison d’Arak
Prison de Khorramabad
Prison d’Asadabad (Isfahan)
Prison de Dastgerd (Isfahan)
Prison de Shiban (Ahwaz)
Prison de Nizam (Chiraz)
Prison de Bam
Prison de Kohnuj 
Prison de Mashhad
Prison de Qaem Shahr
Prison de Rasht
Prison d’Ardabil
Tabriz Prison
Prison d’Oroumieh
Prison de Salmas
Prison de Khoy
Prison de Naqadeh 
Prison de Saqez
Prison de Baneh
Prison de Marivan
Prison de Kamiyaran
Prison de Tabas 
Prison de Khurin (Varamin)

Origines et objectifs de la campagne

La campagne « Les mardis sans exécutions » a été lancée l’an dernier par un groupe de prisonniers politiques dans le but d’abolir les exécutions et de mettre fin à la violence étatique. Au fil du temps, il a recueilli un soutien croissant, élargissant sa portée à de multiples prisons et attirant l’attention sur le recours des exécutions par le régime iranien comme outil de répression.

Par des grèves de la faim coordonnées et des déclarations publiques, la campagne vise à remettre en question la normalisation de la violence étatique et à exiger que les injustices systémiques soient jugées. Sa persistance met en évidence la résilience de ceux qui s’opposent aux violations des droits humains, même dans les conditions d’incarcération.

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