Iran : Commémoration des prisonniers politiques exécutés dans les années 1980

Le vendredi 14 mars, dernier vendredi de l’année civile iranienne qui commence le 21 mars, les familles des prisonniers politiques exécutés dans les années 1980 ont organisé une cérémonie commémorative à huis clos au cimetière de Khavaran.

Cette cérémonie s’est déroulée dans le cadre des restrictions imposées par les forces de sécurité du régime iranien, qui ont maintenu les portes du cimetière de Khavaran fermées pendant l’année écoulée, empêchant ainsi les familles de se rendre sur les tombes de leurs proches pour honorer leur mémoire.

Les familles des prisonniers politiques exécutés dans les années 1980 ont protesté contre l’inhumation de membres décédés de la communauté bahaïe dans la section de la fosse commune réservée aux prisonniers politiques exécutés au cours de l’été 1988. Cette protestation a également été soutenue par la communauté bahaïe.

Les familles prisonniers politiques exécutés ont déclaré qu’elles considéraient cette action comme faisant partie d’une politique délibérée visant à effacer les preuves de l’exécution massive organisée de prisonniers politiques au cours de l’été 1988.

En 1988, le régime iranien a exécuté 30 000 prisonniers politiques, dont la majorité étaient des partisans de l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI/MEK), en l’espace de quelques semaines.

De nombreux rapports ont été publiés par le passé sur le fait que le régime iranien a empêché à plusieurs reprises les familles des prisonniers politiques exécutés d’entrer dans le cimetière de Khavaran à Téhéran pour y organiser des cérémonies commémoratives.

En ce qui concerne le cimetière de Khavaran, le gouvernement iranien interdit depuis longtemps aux familles des prisonniers politiques exécutés de visiter le site, tout en enterrant de force des citoyens bahá’ís décédés dans la section où reposent les prisonniers politiques des exécutions de 1988.

Les familles de Khavaran considèrent cette action comme une tentative du régime iranien d’effacer « les preuves du massacre des prisonniers politiques exécutés dans les années 1980, en particulier au cours de l’été 1988 », et elles ont protesté à plusieurs reprises contre cette pratique.

Le cimetière de Khavaran, situé dans le sud-est de Téhéran le long de la route de Khavaran et adjacent à des cimetières appartenant à des minorités religieuses, est le lieu de sépulture de milliers de prisonniers politiques exécutés au cours de l’été 1988. Ces personnes ont été secrètement enterrées dans des fosses communes sans être identifiées.

L’exécution massive de prisonniers politiques en août et septembre 1988 reste l’un des chapitres les plus sombres des crimes commis par l’ancien président du régime iranien, Ebrahim Raïssi. Près de 36 ans plus tard, on ignore encore beaucoup de choses sur l’ampleur de ces atrocités. Raïssi était un membre clé de la tristement célèbre « Commission de la mort », un groupe de cinq membres qui menait de brefs procès ne durant que quelques minutes avant d’envoyer les prisonniers vers les pelotons d’exécution.

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