Appel de 300 personnalités internationales à l’arrêt de l’exécution de Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani

Plus de 300 personnalités internationales ont publié une déclaration commune appelant les Nations Unies à agir pour mettre fin aux exécutions à motivation politique en Iran, notamment celles de Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani.

Cette déclaration, publiée le vendredi 2 mai par la campagne « Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran », exprime son inquiétude face à la hausse des exécutions à motivation politique sous le régime iranien et la qualifie de violation flagrante du droit international.

Les signataires de cette déclaration, parmi lesquels des rapporteurs spéciaux des Nations Unies, des lauréats du prix Nobel, des diplomates, des juges, des juristes et des organisations de défense des droits humains, ont exhorté l’ONU à intervenir immédiatement pour empêcher l’exécution de Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani. La Cour suprême du régime a confirmé la condamnation à mort de ces deux prisonniers politiques, et leurs demandes de nouveau procès ont été rejetées.

Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani risquent l’exécution

Selon le communiqué, les deux hommes ont été jugés lors d’une audience de cinq minutes le 10 août 2024, pour appartenance à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, « propagande en faveur du groupe » et « production et diffusion de vidéos ». Ces accusations sont qualifiées par la justice du régime clérical de « moharebeh » (guerre contre Dieu) et de « corruption sur terre ». Amnesty International avait déjà vivement critiqué cette procédure et appelé à leur libération immédiate.

Parallèlement, plusieurs autres prisonniers politiques, dont Abolhassan Montazer, Akbar Daneshvarkar, Babak Alipour, Mohammad Taghavi Sangdehi, Pouya Ghobadi, Vahid Bani Amerian, Pakhshan Azizi, Varisheh Moradi et Sharifeh Mohammadi, ont été transférés à la prison de Ghezel Hesar, tristement célèbre pour ses exécutions massives.

Selon le rapport annuel publié en 2024, au moins 975 personnes ont été exécutées en Iran, soit une augmentation de 17 % par rapport à l’année précédente. Les rapports indiquent que les femmes, les mineurs, les minorités ethniques et religieuses et les dissidents politiques sont les principales cibles de ces exécutions. Les critiques voient dans cette tendance une tentative manifeste de réprimer la dissidence et de bloquer les revendications de changement démocratique en Iran.

La déclaration signée appelle également Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, et les autres organismes concernés à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux exécutions en Iran et à imposer des sanctions aux responsables de violations des droits humains. Selon les signataires, l’abolition de la peine de mort et la libération des prisonniers politiques devraient être une condition préalable à toute amélioration des relations avec le régime iranien.

« Le ciblage systématique des prisonniers politiques par les autorités iraniennes est ancré dans une culture d’impunité, alimentée par l’incapacité à traduire en justice les auteurs des atrocités passées », indique le rapport. Ce constat a été consigné dans le rapport historique de juillet 2024 sur les atrocités criminelles du rapporteur spécial des Nations Unies sur l’Iran, le professeur Javaid Rehman, qui a conclu que les massacres de 1981-1982 et le massacre de 1988 constituaient des crimes contre l’humanité et un génocide. Selon ce rapport, « Aucun responsable iranien n’a été tenu responsable de ces atrocités ; au contraire, les auteurs ont été promus aux plus hauts niveaux du gouvernement, de la justice et des services de sécurité.»

Au moins 50 prisonniers politiques iraniens, dont trois femmes et six manifestants liés aux manifestations de 2022, sont actuellement dans le couloir de la mort en attente d’exécution.

Source : Iran Focus

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