Depuis l’étranger, une dirigeante dissidente appelle les Iraniens à renverser le guide suprême Khamenei

Entrevue – Maryam Rajavi, cheffe de l’opposition en exil et présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a appelé mardi le peuple iranien à renverser le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Cette déclaration intervient alors que l’Iran traverse une période de tensions internes croissantes et de pressions internationales accrues, notamment à la suite du cessez-le-feu annoncé récemment avec Israël.

Dans un communiqué, Rajavi a salué l’annonce du cessez-le-feu comme « un pas en avant », tout en appelant les Iraniens à profiter de ce moment pour intensifier leur lutte contre le régime. Elle a déclaré que la République islamique, selon elle affaiblie et divisée, « ne pourra survivre que par la répression, la guerre et le terrorisme », et qu’il est temps pour les citoyens de reprendre l’initiative.

Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), dont le principal groupe composant est l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI ou MeK), milite depuis des décennies pour un changement de régime à Téhéran. L’organisation, basée en grande partie en Europe, notamment en France et en Albanie, a longtemps été considérée comme un groupe controversé, mais elle reste l’un des mouvements d’opposition les plus structurés.

Rajavi s’est exprimée depuis l’Europe, où elle rencontrait des parlementaires italiens à Rome. Elle a exhorté les Iraniens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, à se mobiliser par tous les moyens possibles pour accélérer la chute du régime en place, et à rejeter ce qu’elle a qualifié de « fausse stabilité » assurée par la direction actuelle du pays.

Le CNRI accuse le régime iranien de recourir à la répression sanglante, à la manipulation religieuse et à des interventions militaires régionales pour maintenir son emprise sur le pouvoir. Il propose en alternative un programme de transition démocratique, incluant l’instauration d’une république laïque et pluraliste, la séparation de la religion et de l’État, ainsi que des élections libres.

Jusqu’à présent, les autorités iraniennes n’ont pas réagi à ces propos. Téhéran considère traditionnellement l’OMPI et le CNRI comme des ennemis jurés de la République islamique et les accuse de collusion avec des puissances étrangères. Les services de sécurité iraniens ont, à plusieurs reprises, été impliqués dans des opérations contre des membres de ces groupes à l’étranger.

Alors que les tensions restent vives à la fois sur le plan régional et au sein du pays, cet appel de Maryam Rajavi pourrait raviver l’hostilité entre le régime iranien et la diaspora dissidente, à un moment où la légitimité du pouvoir religieux est de plus en plus remise en question.

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