
Des parlementaires du Royaume-Uni, de Suisse, d’Allemagne, de Roumanie, des Pays-Bas et des pays nordiques ont alerté au sujet d’une répression de grande ampleur contre les prisonniers politiques en Iran. Dans des déclarations, les députés ont expliqué comment le régime iranien exploite les crises internationales pour préparer le terrain à une nouvelle vague d’exécutions massives, établissant des parallèles effrayants avec le massacre de 1988.
Les déclarations, émanant de groupes tels que le Comité britannique pour la liberté de l’Iran et le Comité allemand de solidarité pour un Iran libre, affirment que les actions du régime relèvent d’une stratégie calculée visant à éliminer l’opposition et ciblent notamment les sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK).
La menace immédiate : nouvelles condamnations à mort et attaques ciblées
L’inquiétude trouve son origine dans des actions judiciaires concrètes et récentes. Le 10 juillet, le tribunal révolutionnaire d’Ahvaz a prononcé une double condamnation à mort contre trois prisonniers politiques : Farshad Etemadifar, Masoud Jamei et Alireza Mardasi. Selon le rapport du comité allemand, leurs condamnations pour « inimitié contre Dieu » (Moharebeh) et appartenance à l’OMPI sont intervenues après de longues tortures et des simulacres de procès. Le même tribunal a condamné deux autres militants, Saman et Davoud Hormatnejad, à 12 et 15 ans de prison.
Ces condamnations s’inscrivent dans une escalade plus large. Le comité roumain indique qu’au moins 15 prisonniers politiques sont actuellement dans le couloir de la mort en raison de leur affiliation à l’OMPI. Parallèlement, le régime cible ses opposants les plus acharnés. Le 17 juillet, les forces de sécurité ont tenté de transférer de force Saeed Masouri, l’un des prisonniers politiques iraniens les plus anciens, de la prison de Ghezel Hesar vers un lieu inconnu. M. Masouri, ancien étudiant en médecine arrêté en 2001 pour « coopération avec l’OMPI », est emprisonné depuis 25 ans sans une seule permission. Dans une lettre sortie clandestinement de prison, il a courageusement averti qu’un « crime est en cours », affirmant que les autorités se préparent à de nouvelles exécutions pour éliminer les opposants.
Le manuel du régime : Échos du massacre de 1988
Les groupes européens avertissent que cette répression s’inscrit dans un précédent historique terrifiant. Un élément clé cité par les commissions britannique et néerlandaise est une récente déclaration de l’agence de presse Fars, un média contrôlé par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). L’agence a ouvertement salué le massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988 – dont la grande majorité étaient des membres de l’OMPI – comme une « expérience historique réussie » et une « action judiciaire admirable ».
Cette rhétorique glaçante s’accompagne d’une action législative. Plusieurs déclarations soulignent que le régime a adopté une nouvelle loi répressive visant à accélérer les exécutions, ciblant les jeunes manifestants et la résistance organisée. Les législateurs estiment que le régime, craignant les soulèvements populaires et sous le choc de revers stratégiques, utilise une « guerre récente » comme prétexte pour écraser l’opposition intérieure, tandis que le monde est distrait. Cette double stratégie, qui consiste à négocier avec des puissances étrangères dans des villes comme Téhéran tout en réprimant brutalement la dissidence dans son propre pays, est perçue comme une tentative désespérée de survie.
Appel unifié à l’action internationale
Face à l’escalade de la crise, les cinq groupes parlementaires ont présenté un ensemble clair et unifié de demandes à la communauté internationale. Leurs appels à l’action transcendent les frontières nationales et forment un puissant consensus sur les mesures nécessaires pour éviter une catastrophe :
- Responsabilité politique : Une condamnation sans équivoque et publique des récentes condamnations à mort et de la vague plus large de répression contre les dissidents politiques.
- Influence diplomatique : La conditionnalité de toutes les relations diplomatiques et économiques avec le régime iranien à l’arrêt immédiat et vérifiable de toutes les exécutions et à la libération des prisonniers politiques.
- Intervention de l’ONU : Une demande urgente au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme d’envoyer une mission d’enquête sur l’état des prisons iraniennes et d’inscrire officiellement la crise à l’ordre du jour de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies.
Choisir entre action et complicité
Le message des législateurs européens est sans équivoque : le silence international sera interprété par Téhéran comme un feu vert au meurtre. Le régime ne cache pas ses intentions ; il les diffuse par le biais de ses médias contrôlés par l’État et de ses tribunaux d’approbation automatique. Comme l’a clairement averti la commission allemande, les droits humains fondamentaux ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel des négociations nucléaires ou des manœuvres géopolitiques.
En prononçant de nouvelles condamnations à mort, en ciblant les prisonniers de longue durée et en glorifiant ouvertement les crimes de 1988, le régime a affiché ses intentions. La communauté internationale a été alertée. Elle est désormais confrontée à un choix clair : écouter les avertissements urgents de ces parlementaires et agir avec détermination pour empêcher la répétition d’une atrocité historique, ou rester les bras croisés tandis qu’un nouveau chapitre sanglant s’écrit au prix de l’inaction.
