
Le 20 août 2025, les autorités iraniennes ont procédé à l’exécution de deux prisonniers, Hossein Mokhtari et Farshad Hamgan, à la prison de Lakan, située à Rasht. Avec ces deux nouveaux cas, le nombre d’exécutions pour le seul mois de Mordad (calendrier persan) atteint au moins 153, soit une moyenne de plus de cinq par jour. Cette escalade place la peine de mort au cœur d’une grave crise des droits humains en Iran.
Détails des exécutions à Lakan
À l’aube du 20 août, Hossein Mokhtari et Farshad Hamgan ont été pendus. Mokhtari, arrêté pour une affaire liée à la drogue, a été condamné à la peine de mort pour une première infraction, tandis que tous ses biens étaient confisqués, plongeant sa famille dans le dénuement. Farshad Hamgan, 52 ans, originaire de Lunvil (Astara), avait été condamné pour meurtre. Transféré en isolement le 16 août, il a attendu quatre jours son exécution. Ces cas reflètent l’usage massif et arbitraire de la peine capitale en Iran, aussi bien pour des crimes violents que non violents.
Violations des droits humains
L’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme proclame le droit à la vie. Or, les pratiques iraniennes en matière de peine de mort bafouent ce principe fondamental. Les procès manquent de transparence et d’équité, comme le montre l’affaire de Mokhtari, menée sans publicité ni garanties judiciaires. L’irréversibilité de la peine capitale expose à des erreurs judiciaires fatales, et certaines méthodes d’exécution s’apparentent à des traitements cruels ou inhumains.
Violations du Pacte international relatif aux droits civils et politiques
L’Iran, pourtant signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, devrait limiter la peine de mort aux crimes les plus graves et garantir des procès équitables. Les cas de Lakan révèlent au contraire des droits restreints et une justice partiale, en violation de l’article 6 de ce pacte. Le manque de transparence et les déficits d’indépendance judiciaire dans les affaires Mokhtari et Hamgan soulignent les dérives systémiques du système judiciaire iranien.
Une tendance inquiétante et systémique
Avec 153 exécutions rien qu’en août 2025, soit une toutes les cinq heures, l’Iran affiche un recours effréné à la peine capitale, utilisé comme instrument de contrôle social et politique. Les exécutions liées à la drogue, comme celle de Mokhtari, sont particulièrement critiquées : de nombreux défenseurs des droits humains rappellent qu’un crime non violent ne peut justifier la peine de mort. Cette stratégie accentue l’isolement international de l’Iran et met en lumière son mépris des obligations internationales.
Un appel pressant à la communauté internationale
Les organisations de défense des droits humains dénoncent ces exécutions et réclament un moratoire immédiat sur la peine capitale. Les cas de Hossein Mokhtari et de Farshad Hamgan illustrent la gravité de la situation et renforcent les appels en faveur d’une réforme profonde du système judiciaire iranien. Face à cette escalade, la communauté internationale est appelée à réagir fermement pour mettre un terme à ces violations répétées du droit à la vie.
