Tôt ce matin, les autorités iraniennes ont exécuté le prisonnier politique Mehran Bahramian, âgé de 32 ans, à la prison de Dastgerd, dans la ville d’Ispahan. Originaire de Semirom, dans la province d’Ispahan, Bahramian avait été arrêté dans le cadre des manifestations nationales déclenchées par la mort de Mahsa Amini en 2022.

Selon Mizan, l’agence de presse officielle du pouvoir judiciaire iranien, Bahramian était accusé d’avoir participé à une attaque présumée contre un véhicule des forces de sécurité, le 31 décembre 2022 dans la région de Semirom. Le rapport affirme qu’un membre des forces de sécurité, Mohsen Rezaei, aurait été tué lors de cet incident. Bahramian a été condamné pour « moharebeh » (ou « guerre contre Dieu »), une accusation régulièrement utilisée contre les dissidents politiques et les manifestants en Iran.

L’exécution de Bahramian intervient dans un contexte de vives inquiétudes concernant l’usage persistant de la peine de mort par le régime iranien contre des personnes liées au mouvement de protestation de 2022-2023. Son frère, Morad Bahramian, a été tué le 16 novembre 2022 lors des manifestations, apparemment abattu par les forces de sécurité iraniennes. Un autre frère, Fazel Bahramian, avait également été arrêté en même temps que Mehran en décembre 2022.

Après leur arrestation, Mehran et Fazel auraient été placés à l’isolement sous la supervision des services de renseignement des Gardiens de la révolution (IRGC), et soumis à de lourds interrogatoires accompagnés de torture. Tous deux ont ensuite été condamnés à mort à l’issue de procédures entachées d’opacité et ne respectant aucune norme internationale de justice équitable.

L’affaire a suscité l’indignation d’organisations de défense des droits humains. Iran Human Rights Monitor (Iran HRM) a appelé la communauté internationale à agir de toute urgence pour mettre fin aux exécutions de prisonniers politiques en Iran.