
Le décès de Maryam Shahraki met en lumière la corruption du système carcéral et l’injustice judiciaire
Aux premières heures du 12 septembre 2025, Maryam Shahraki, une détenue de la prison de Fardis à Karaj (également connue sous le nom de prison de Kachouii), est décédée en raison du manque de soins médicaux appropriés. Elle avait été emprisonnée uniquement parce qu’elle était dans l’incapacité de rembourser une dette de 3 milliards de rials (soit environ 30 dollars au taux de change actuel).
Dans la nuit du 11 septembre, Maryam Shahraki a ressenti de fortes douleurs à la poitrine et a été transférée à l’infirmerie de la prison. Cependant, le médecin et l’infirmière présents ont mal diagnostiqué ses symptômes, les prenant pour des douleurs d’estomac, et lui ont simplement prescrit quelques antalgiques. Sans recevoir de traitement spécialisé, elle a été renvoyée dans son quartier. Quelques heures plus tard, vers 4 heures du matin le 12 septembre, elle a subi une chute brutale de tension artérielle et est décédée avant d’avoir pu être transférée à l’hôpital. Des témoins oculaires affirment que sa mort aurait pu être évitée si elle avait reçu une prise en charge médicale rapide et professionnelle.
Maryam Shahraki, une jeune femme, était mariée et mère de deux jeunes enfants. Elle et son mari étaient impliqués dans une affaire financière ; son mari purge actuellement sa peine à la prison centrale de Karaj.
Une crise sanitaire persistante à la prison de Fardis
La prison de Fardis souffre depuis longtemps de graves insuffisances en matière de santé et de soins médicaux. Le manque de médicaments, l’absence d’installations spécialisées et les longs délais pour consulter un médecin mettent en danger la vie de nombreux détenus. Des rapports internes indiquent que la plupart des prisonniers ne reçoivent que des médicaments génériques et des antalgiques. Les familles ont protesté à plusieurs reprises contre ces conditions lors des visites ou par le biais de plaintes officielles, mais les autorités pénitentiaires – y compris le directeur de la prison de Fardis, Kolivand – n’ont pris aucune mesure efficace.
Punir les pauvres, protéger les puissants
La mort de Maryam Shahraki souligne une fois de plus les contradictions flagrantes du système judiciaire iranien. Elle et son mari ont été emprisonnés pour une dette de seulement 300 millions de tomans, tandis que de grands délinquants financiers ayant détourné des milliards de dollars vivent librement, jouissant de l’impunité grâce à leurs liens étroits avec les responsables du régime et les réseaux de pouvoir.
La mort de Maryam Shahraki n’est pas seulement une tragédie humaine, c’est aussi un exemple criant de l’injustice profonde et de la corruption systémique au sein du système judiciaire et carcéral iranien.
