
Strasbourg, le 8 octobre 2025 — Lors d’une séance consacrée à la stratégie de l’UE à l’égard de l’Iran, des députés européens et de hauts responsables de l’UE ont appelé à un tournant décisif, s’éloignant de la politique de complaisance, en approuvant une politique de sanctions ferme et en soutenant ouvertement l’opposition démocratique organisée en Iran.
Le débat, intitulé « Stratégie de l’UE face à la menace nucléaire iranienne et aux sanctions dans le cadre du mécanisme de retour à la normale », a coïncidé avec la réimposition officielle des sanctions de l’ONU et de l’UE contre Téhéran. La ministre danoise des Affaires européennes, Marie Bjerre, dont le pays préside actuellement le Conseil de l’UE, a déclaré que cette décision faisait suite aux « violations continues et graves » par l’Iran de ses engagements internationaux en matière nucléaire.
Elle a souligné que « l’Iran ne doit jamais être autorisé à se doter de l’arme nucléaire » et que l’UE avait pleinement rétabli toutes les restrictions précédemment levées, couvrant les secteurs nucléaire, des missiles et financier.
La commissaire européenne Jessica Roswall a ajouté que les sanctions renouvelées comprennent « une suspension contraignante de toutes les activités d’enrichissement et de retraitement », ainsi que des mesures ciblant les programmes balistiques et les réseaux financiers liés au régime iranien.
Députés : Le véritable problème, c’est le régime
Un groupe multipartite de députés européens a profité de la session pour souligner le bilan de Téhéran en matière de droits humains et appeler à un soutien politique au mouvement d’opposition iranien. L’eurodéputé espagnol Javier Zarzalejos, président de la commission des libertés civiles, a déclaré : « Le véritable problème, c’est le régime iranien. Ce défi exige une approche entièrement nouvelle de notre politique envers Téhéran. Avec ce régime au pouvoir, il n’y aura pas de paix dans la région. »
Il a condamné le bilan du régime, avec « plus de 1 000 exécutions au cours des neuf premiers mois de 2025 », et s’est interrogé sur la liberté d’action de ses ambassadeurs dans les capitales européennes.
L’eurodéputé italien Carlo Ciccioli a salué la décision de l’UE de réimposer des sanctions après une décennie, la qualifiant de « moralement nécessaire ». Il a déclaré : « La véritable guerre, depuis le début, oppose le régime au peuple iranien, en particulier aux femmes. Comme l’a rappelé Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, la crise iranienne ne peut être résolue par l’apaisement ou la guerre. La voie est au changement.»
L’eurodéputé lituanien Petras Auštrevičius, coprésident du groupe des Amis d’un Iran libre, a déclaré que Téhéran avait trompé l’Occident en prétendant coopérer sur son programme nucléaire. « Sans les révélations initiales de l’OMPI et du CNRI », a-t-il déclaré, « le régime posséderait probablement déjà l’arme nucléaire. Admettons que seul un changement de régime peut apporter la stabilité à l’Iran et à la région. »
« La complaisance a échoué »
Le Slovène Milan Zver a partagé ce point de vue, soulignant que l’UE doit « adopter une politique plus stricte et plus résolue à l’égard de l’Iran ». Il a félicité l’opposition iranienne d’avoir révélé les activités nucléaires secrètes du régime pendant trois décennies et a ajouté : « L’histoire nous apprend que la complaisance avec un régime aussi brutal est inefficace. L’UE doit soutenir clairement la Résistance iranienne dirigée par Maryam Radjavi et son plan en dix points, seule feuille de route crédible vers un Iran libre et démocratique.»
La conférence a également entendu Juan Carlos Girauta Vidal, qui a dénoncé Téhéran comme « la principale force déstabilisatrice au Moyen-Orient et le premier État soutenant le terrorisme dans le monde ». Il a rappelé la tentative d’assassinat de 2023 contre l’ancien vice-président du Parlement, Alejo Vidal-Quadras, et a appelé à l’inscription du CGRI sur la liste noire des organisations terroristes.
La session de Strasbourg a mis en évidence un consensus croissant au sein des institutions européennes sur le fait que le temps du dialogue avec Téhéran est révolu. Comme l’a résumé un législateur : « Il ne s’agit pas de punir le peuple iranien, mais de demander des comptes à ceux qui l’oppriment. »
