Trois prisonniers politiques menacés d’exécution à Ahwaz après des mois de torture et d’incertitude

Les autorités iraniennes ont confirmé la condamnation à mort de trois prisonniers politiques détenus à la prison de Sheiban à Ahwaz : Farshad Etemadifar, Masoud Jamei et Alireza Merdasi. Cette annonce intervient après des mois de détention arbitraire, de torture physique et psychologique, de maladies graves et d’un isolement total des procédures judiciaires. Les trois hommes sont désormais exposés à une exécution imminente, dans un climat de répression croissante et de violations massives des droits humains.

Farshad Etemadifar, né en 1996, a été arrêté en juin 2023 avec deux autres jeunes hommes par les services de renseignement. Dès leur incarcération, ils ont été soumis à des interrogatoires prolongés, à des pressions extrêmes et à des sévices dans le centre de détention des Gardiens de la révolution. Accusés de « rébellion armée », de « propagande contre le régime » et de « collusion contre la sécurité nationale », ils ont passé près de dix-huit mois dans l’incertitude la plus totale avant d’être jugés en septembre 2024.

Masoud Jamei, père de quatre enfants et ancien gardien de puits de pétrole, a été arrêté en août 2023. Depuis, il souffre d’un cancer de l’estomac à un stade avancé, d’une infection interne sévère, d’insuffisances hépatiques et rénales, d’hypertension et de troubles neurologiques. Les conditions de détention et les sévices subis ont considérablement aggravé son état, qui est désormais jugé critique. Sa famille a été elle aussi convoquée devant le tribunal, accentuant la pression psychologique sur l’ensemble du foyer.

Alireza Merdasi, enseignant respecté à Ahwaz, a été arrêté en août 2023. Connu pour son engagement auprès de ses élèves, il souffre de graves problèmes respiratoires et d’allergies chroniques. Malgré ses besoins médicaux urgents, il n’a jamais pu bénéficier de soins spécialisés à l’extérieur de la prison. Ses proches dénoncent une privation de soins qui s’apparente à une forme de torture systématique.

Les trois hommes ont été condamnés à mort le 10 juillet 2025 par le tribunal révolutionnaire d’Ahvaz pour des motifs liés à leur prétendue appartenance à l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran et à des accusations de « diffusion de la corruption sur terre ». Les tribunaux révolutionnaires, connus pour leur manque d’indépendance, sont régulièrement utilisés pour juger les opposants politiques dans des procédures entachées d’irrégularités.

La confirmation de ces peines intervient dans un contexte de répression généralisée, où les prisonniers politiques sont privés de leurs droits fondamentaux, notamment l’accès à un avocat indépendant, la possibilité de se défendre correctement et la protection contre la torture. Le risque d’exécution imminente suscite une profonde inquiétude parmi les familles, les défenseurs des droits humains et l’opinion publique, alors que le régime intensifie sa politique de terreur pour étouffer toute contestation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *