Un collectif de prisonniers politiques engagés dans la campagne « Les Mardis sans exécutions » a lancé un cri d’alarme sur la situation d’Ehsan Faridi, un jeune étudiant de 22 ans condamné à mort dans des circonstances profondément injustes. Dans une lettre ouverte, ces détenus dénoncent l’arrestation arbitraire et le procès inéquitable dont a été victime Faridi, soulignant que sa vie est désormais en grand danger.
Selon les signataires, la condamnation d’Ehsan Faridi est le fruit d’une répression accrue contre les opposants au régime, qui s’est intensifiée après les événements marquants de ces derniers mois. Ils qualifient l’arrestation de Faridi d’illégale, son procès d’injuste et l’appel de purement formel, dénonçant un système judiciaire qui ne fait que donner une apparence de légalité à des décisions arbitraires. La confirmation de la peine capitale par la Cour suprême est perçue comme un signal d’alarme pour tous les défenseurs des droits humains, qui sont appelés à organiser une mobilisation internationale pour sauver la vie de ce jeune homme et des autres condamnés à mort.
L’avocat d’Ehsan Faridi, Mahmoud Behzadi-Rad, a révélé que sa demande de réexamen, déposée début octobre, a été rejetée en moins d’une heure, sans examen sérieux du dossier. Il dénonce un traitement expéditif, suspectant que de nombreux dossiers sont classés sans être lus, afin de remplir des quotas et verser des primes au personnel judiciaire. Les détenus insistent sur la nécessité de faire entendre la voix des condamnés à mort, appelant à ne pas rester indifférent face à cette peine cruelle et à poursuivre les efforts jusqu’à son abolition.
Ehsan Faridi a été arrêté pour la première fois en mars 2024, puis libéré sous caution. Il a été réincarcéré en juin 2024 lors d’un interrogatoire à Tabriz. Condamné à mort en février 2025 par le tribunal révolutionnaire de Tabriz, sa peine a été confirmée à plusieurs reprises par la Cour suprême, malgré les irrégularités flagrantes du procès.
Le 12 novembre, la famille d’Ehsan Faridi a publié une vidéo montrant un bref échange avec leur fils en prison. Sa mère, Parvin Hayati, s’interroge sur la légitimité d’une telle condamnation, tandis que son père, Alireza Faridi, dénonce la corruption des magistrats impliqués, rappelant que l’acte d’accusation a été rédigé par un procureur destitué pour malversations. Selon lui, son fils ne mérite pas la peine capitale.
En Iran, la vague d’exécutions se poursuit sans relâche. Outre les condamnés pour des crimes non politiques, près de 70 prisonniers accusés d’activités politiques risquent la mort, et plus d’une centaine d’autres sont menacés par la peine capitale. L’affaire d’Ehsan Faridi illustre la gravité de la répression et l’urgence d’une mobilisation internationale pour défendre les droits fondamentaux.
