Le chef du pouvoir judiciaire en Iran, Gholamhossein Mohseni Ejei, a annoncé une intensification des mesures répressives à l’encontre des institutions et commerces accusés de favoriser ce qu’il qualifie de « mauvais hijab » et de comportements immoraux. Lors d’un déplacement à Yazd, il a indiqué avoir donné pour consigne aux services de renseignement d’identifier des « réseaux organisés » impliqués dans la promotion de l’« indécence » liée au non port du hijab. Il a insisté sur la responsabilité légale des forces de l’ordre pour intervenir dès lors que des infractions visibles, comme le port d’un vêtement jugé trop révélateur, sont constatées.
Mohseni Ejei a également averti que les établissements commerciaux tels que cafés, restaurants et boutiques seraient désormais fermés pour des périodes prolongées en cas de non-respect des règles, soulignant qu’un simple scellage temporaire ne suffirait plus. Cette décision s’inscrit dans un climat politique marqué par la forte pression exercée par plusieurs dizaines de députés conservateurs, qui réclament une application stricte des lois sur le hijab. Ces derniers dénoncent une montée de l’« indécence » et un relâchement des contrôles censément à l’origine de troubles sociaux.
Par ailleurs, le chef judiciaire a averti que les responsables délivrant des autorisations pour des événements où les règles vestimentaires ne sont pas respectées seraient également tenus pour responsables, étendant la répression à toutes les sphères publiques et sociales. Ces annonces font suite aux propos du guide suprême Ali Khamenei, qui a exprimé son rejet des « idées occidentales » perçues comme une menace à l’obligation du hijab.
Dans ce contexte, la répression s’inscrit dans une stratégie institutionnelle coordonnée entre juges, forces de sécurité et services de renseignement, renforçant une politique rigide qui nie les revendications de liberté des femmes iraniennes. Les autorités multiplient les actions contre les commerces ne respectant pas l’application du code vestimentaire islamique, parallèlement à la surveillance accrue des citoyens. Ce renforcement des contrôles intervient malgré une société iranienne où le non-port du hijab en public reste un acte grandissant de désobéissance civile, symbolisant la contestation d’un régime inquiet des évolutions sociales et des aspirations à plus de liberté.
