Un homme kurde détenu à Naqadeh, identifié comme Ramin Zeleh, a été condamné à la peine capitale par la première chambre du tribunal révolutionnaire de Mahabad, qui l’a reconnu coupable du chef d’accusation de « baghi » (rébellion armée). La notification du jugement a été communiquée au début du mois de décembre.
Selon les éléments disponibles, l’accusation repose principalement sur l’affirmation qu’il aurait été membre d’un parti politique kurde, une accusation fréquemment utilisée par les autorités iraniennes contre des militants de la région nord‑ouest du pays, à forte population kurde.
Arresté le 22 juillet 2024 lors d’un raid à son domicile, Ramin Zeleh a été interpellé sans qu’un mandat judiciaire apparent n’ait été présenté, et conduit vers un lieu tenu secret, tandis que sa famille est restée longtemps sans nouvelles de son sort.
Depuis son arrestation, il a vécu plus de 500 jours soumis à interrogatoires, détention et forte pression des services de sécurité. Les proches rapportent avoir subi à leur tour des menaces répétées destinées à les empêcher de parler publiquement du dossier, ce qui a provoqué chez eux une grande détresse psychologique.
Tout au long de la procédure, Zeleh n’a pas eu accès à un avocat choisi par lui, selon des sources proches du dossier, et le conseil qui lui a été attribué d’office n’est pas connu de sa famille. Son audience s’est déroulée en ligne et n’a duré que quelques minutes, sans qu’il puisse présenter sa défense de manière significative ni produire des éléments à décharge. D’après ces mêmes sources, l’avocat commis d’office n’a pas joué de rôle effectif lors de l’audience.
Les autorités lui ont également refusé les appels téléphoniques et les visites familiales pendant sa détention, laissant sa famille sans informations fiables sur son état de santé ou son lieu de détention pendant de longues périodes.
La rapidité et l’opacité du procès, l’absence d’un avocat choisi par l’accusé, l’exclusion des proches et les pressions exercées sur la famille soulèvent de graves questions quant au respect des droits fondamentaux et des garanties d’un procès équitable. Des défenseurs des droits humains dénoncent ces manquements comme systématiques dans les dossiers politiques portant sur des militants kurdes.
