La Cour suprême iranienne a entériné pour la énième fois la peine capitale prononcée contre Mohammad Javad Vafaei Sani, boxeur de 30 ans emprisonné à Vakilabad à Machhad pour ses activités politiques. Sa requête en révision de procès a été formellement écartée, aggravant les craintes pour sa vie.
La famille du détenu a appris par un appel depuis la prison que son dossier avait été envoyé au bureau des exécutions de Machhad. La mère a même pu lui rendre visite de manière exceptionnelle, signe alarmant d’une procédure d’exécution en cours. Ces développements placent le sort de ce prisonnier politique dans une phase critique.
Fin novembre, Vitali Klitschko, maire de Kiev et ex-champion de boxe, avait imploré dans une lettre ouverte l’arrêt de cette exécution. Le 6 novembre, une coalition d’athlètes iraniens et internationaux avait lancé un appel urgent aux Nations unies, aux instances sportives mondiales et aux États, pour préserver la vie de ce sportif.
Malgré deux annulations antérieures par la Cour suprême, la neuvième chambre de cette instance a validé la sentence ces derniers mois. L’avocat Babak Paknia a alors saisi à nouveau la justice, mais cette demande a été repoussée, selon des informations relayées par des observateurs des droits humains.
Le 7 décembre, sur les réseaux sociaux, Paknia a affirmé : « Face à ce verdict définitif, nous mettrons tout en œuvre pour un réexamen par la Cour suprême. Ces démarches persistent. De tout cœur, je suis convaincu que ce jeune mérite une nouvelle chance de vivre. »
Arrêté en mars 2020 par les forces de sécurité après les protestations violentes de novembre 2019 à Machhad, Vafaei Sani a été jugé deux ans plus tard par le tribunal révolutionnaire local. Il écope de la peine de mort pour « corruption sur terre », arbitrairement accusé par les mollahs d’avoir incendié et endommagé des biens.
Aujourd’hui, une soixantaine de détenus politiques attendent dans les geôles iraniennes la validation ou l’application de leur condamnation capitale. Plus de cent autres encourent la même sentence pour des motifs comparables, dont dix-huit déjà condamnés à mort pour liens présumés avec l’Organisation des Moudjahidine du peuple, principal groupe d’opposition.
