Des membres de la religion baha’ie condamnés à 12 ans de prison à Kerman

Kimia Mostafavi et Kiana Rezvani

Kimia Mostafavi et Kiana Rezvani, deux femmes iraniennes baha’ies, ont été condamnées à 12 ans de prison.

Selon le verdict rendu par le tribunal révolutionnaire de Kerman, les femmes baha’ies ont été condamnées à cinq ans de prison pour «appartenance à la communauté baha’ie» et à un an de prison pour «propagande contre l’État en faveur de groupes d’opposition. »

Si la Cour d’appel confirme les peines prononcées, les femmes baha’ies seraient passibles d’une peine d’emprisonnement de cinq ans chacune, conformément à l’article 134 du Code pénal islamique iranien, qui prévoit la peine maximale pour l’accusation qui entraîne la peine la plus lourde dans les affaires impliquant plusieurs condamnés.

Les deux femmes iraniennes baha’ies ont été arrêtées le 19 janvier 2019 par les forces de sécurité de la sûreté de l’État. Ils ont été libérés sous caution cinq jours plus tard.

Kiana Rezvani avait déjà été privée d’éducation en raison de sa foi. Après avoir participé à l’examen national d’entrée à l’université, son dossier a été signalé comme « élément manquant » sur le site Web de l’Organisation nationale pour les tests de formation. Ce drapeau est utilisé pour les étudiants baha’is privés de poursuivre leurs études.

Par ailleurs, une femme iranienne baha’ie résidant à Ahvaz, capitale de la province du sud-ouest du Khuzestan, a été condamnée à un an de prison par la Cour de révision de la province du Khuzestan. La femme identifiée comme étant Mitra Badrnejad avait été arrêtée le 3 mars 2018 et relâchée temporairement sous caution. Elle a ensuite été condamnée à cinq ans en 2018.

L’Iran considère ses baha’is comme des hérétiques sans religion. Selon des groupes de défense des droits de l’homme, les autorités arrêtent régulièrement des membres de la minorité baha’ie iranienne, estimée à 300 000 personnes, pour avoir exprimé ou mis en pratique leurs convictions.

Des attaques systématiques et généralisées continuent d’être perpétrées contre les baha’is et d’autres minorités religieuses, notamment les attaques par l’Iran contre des lieux de culte et des cimetières baha’is, des actes d’intimidation, des persécutions, des arrestations et des détentions arbitraires, le déni d’accès à l’éducation et l’incitation à la haine.

Selon Amnesty International, rien qu’en 2018, les autorités ont arrêté arbitrairement au moins 95 membres de la foi baha’ie en Iran.

En décembre 2018, l’Assemblée générale a approuvé une résolution adoptée par la Troisième Commission appelant le gouvernement iranien à «libérer tous les pratiquants religieux emprisonnés pour appartenance ou activités pour le compte d’un groupe religieux minoritaire reconnu ou non reconnu, y compris le membre emprisonné de la direction baha’ie. »

Article original en anglais: https://iran-hrm.com/index.php/2019/09/23/bahai-faith-members-sentenced-to-12-years-imprisonment-in-kerman/