Augmentation du nombre de jours d’exécution à la prison de Ghezel Hesar en Iran

 L’ajout du lundi au calendrier des exécutions à la prison de Ghezel Hesar témoigne une fois de plus de l’instrumentalisation des exécutions par le régime pour semer la peur, occulter les crises régionales et réprimer la population pauvre et contestataire.

Alors que l’opinion publique et les organisations de défense des droits humains continuent de mettre en garde contre l’intensification de la vague d’exécutions en Iran, la prison de Ghezel Hesar à Karaj est à nouveau sous surveillance.

Selon les rapports reçus, en plus du mercredi, auparavant jour d’exécution habituel, le lundi a désormais été officiellement ajouté au calendrier des exécutions de la prison.

Ce changement témoigne à la fois d’une accélération de la répression du régime visant à éliminer physiquement les condamnés, et d’une stratégie délibérée de la dictature au pouvoir visant à utiliser les exécutions comme un outil d’intimidation et de contrôle social.

Ces derniers jours, plusieurs prisonniers ont été transférés des quartiers généraux vers des cellules d’isolement, appelées « suites ».

L’un de ces prisonniers, Vahid Amiri Ghahi, né en 1988 et condamné à mort dans une affaire de drogue, a été transféré samedi à l’isolement dans l’unité 1 de la prison de Ghezel Hesar en attendant l’exécution imminente de sa peine. Il est détenu dans cette prison depuis 2019.

Exécutions : pas de justice, mais une politique de mort

Cette recrudescence des exécutions intervient dans un contexte de pic de pauvreté, de chômage, d’inflation et de mécontentement social généralisé dans le pays.

La plupart des condamnés à mort sont les victimes directes des politiques économiques de pillage et des dysfonctionnements systémiques du régime.

Nombre d’entre eux, comme Vahid Amiri, ont été poussés par la pauvreté et les inégalités sociales à emprunter des chemins qui ont finalement conduit à des peines lourdes et mortelles.

Pendant ce temps, les véritables artisans de la pauvreté et de la ruine économique restent au pouvoir, continuant de piller les ressources du pays en toute impunité.

Un outil alternatif pour pallier les échecs régionaux

Alors que la pression internationale s’intensifie et que le régime iranien subit des revers régionaux croissants, notamment en Irak, en Syrie et au Liban, la vague d’exécutions a clairement pris une dimension politique.

Par ces exécutions massives, le régime iranien cherche à contenir sa crise de légitimité et le mécontentement généralisé de son pays en créant un climat de peur, afin de prévenir tout soulèvement potentiel.

Cette politique rappelle les périodes passées où le régime, saisi par la peur d’une explosion sociale, recourait à des massacres préventifs.

L’urgence d’étendre la campagne « Les mardis sans exécutions »

En réponse à l’augmentation catastrophique des exécutions, la campagne « Non aux mardis des exécutions » se développe rapidement.

Prisonniers, familles, militants de la société civile et organisations internationales ont fait de cette campagne un outil de résistance contre la politique de mort du régime.

Cette campagne n’est pas seulement un symbole de protestation, mais aussi une voix pour les vies condamnées à mort dans le silence des cellules.

La campagne « Les mardis sans exécutions » dure depuis plus de 70 semaines. Des prisonniers politiques entament chaque mardi une grève de la faim pour protester contre les condamnations à mort.

L’augmentation des exécutions à la prison de Ghezel Hesar souligne l’urgence de renforcer cette campagne plus que jamais.

Chaque mardi, le cri « Non » à la machine à tuer de la dictature se fait l’écho de la conscience humaine qui refuse d’assister à des exécutions cautionnées par l’État, déguisées en « forces de l’ordre ».

En réalité, ce qui est perpétré dans les prisons au nom de la justice non seulement manque de légitimité au regard du droit international, mais participe également à l’élimination physique des pauvres et des dissidents sous couvert de législation nationale.

Cette violation flagrante des droits humains fondamentaux est une raison impérieuse d’exiger l’arrêt immédiat des exécutions et une surveillance internationale du système judiciaire et des conditions de détention en Iran.

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